Le Front national (FN) n’a pas réussi à conquérir une des douze régions en France lors des élections régionales en décembre 2015. Dans les milieux politiques au pouvoir on parle du bon sens qui a fini par l’emporter.
Or ce bon sens n’est rien d’autre que le système électoral français qui a permis de faire obstacle au FN au deuxième tour. L’UMP est le gagnant de cette stratégie de désistement au nom de l’ordre républicain. Il ne faut pas oublier qu’au premier tour Sarkozy, le patron des Républicains, avait bien annoncé la couleur, il fallait donner une leçon au parti socialiste et se débarrasser une fois pour toute de ses alliés d’occasion que sont la Gauche, le PCF et les Ecolos.

Dans certains milieux politiques l’on se croit revenu au bon vieux temps du bipartisme. C’est comme s’il n’y avait pas eu 6,8 millions du FN qui ne sont pas tous des „tarés d’extrême-droite“ comme l’on veut bien le faire croire. Dans ce contexte il est symptomatique que le fait que le FN a lors du deuxième tour augmenté son „capital“ de 106.614 voix a été passé sous silence à dessein. Mais étant donné que le FN reste un parti de premier tour, pour le moment, cela a incité les stratèges de la droite et de la gauche présidentielle à persévérer dans leurs stratégies.

Dans leurs quartiers généraux on prépare déjà les élections présidentielles de 2017. A droite l’on veut faire „du FN“ pour battre le FN et Sarkozy remplaçant Nathalie Kosciusko-Morizet par Laurent Wauquiez comme numéro deux du parti, a fait comprendre qu’il entend s’inspirer de plus en plus de l’extrême-droite. Pour „Monsieur Kärcher“ cela ne devrait pas poser problème.

Mais il risque d’avoir concurrence en la personne du Premier Valls qui déclara après les attentats de Paris qu’il était d’accord pour mettre en place des centres de détention „modèle Guantanamo“ en France. „Anche Parigi vuole una Guantanamo“ (cf. Repubblica 10.12.2015).

Les milieux politiques qui essayent de parler d’une surprise imprévisible quant au score électoral du FN, semblent avoir oublié que celui-ci avait déjà eu le score de 6,42 millions de voix au premier tour lors des élections présidentielles de 2012. Ce qui était une preuve supplémentaire que le „vote FN“ est devenu en France „un vote habituel“ et non d’exception. Or, l’on fait semblant de ne pas le savoir en faisant croire, et ceci concerne aussi bien la majorité que l’opposition, que tout s’est finalement „bien passé“. Ceci est le pire des scénarios.

Il y a une réelle urgence sociale en France camouflée parfois par la création d’emplois précaires. Ce n’est pas en soumettant le code de travail aux exigences du patronat qu’on arrivera à résoudre le problème. Travailler 39 heures, dont seulement 37 sont rémunérées comme c’est le cas chez Smart, risque à l’avenir de faire exemple. Laisser de côté les tractations syndicales usuelles prévues par la loi, n’est pas fait pour démocratiser le système social existant.

Le mardi, 15 décembre 2015 le gouvernement a fait retirer une mesure prise pour lutter contre l‘évasion fiscale des grandes entreprises (Humanité 17.12.2015). C’est tout dire! Il y a aussi urgence au niveau de la démocratie au quotidien. Liberté, Egalité et Fraternité n’ont de vraie valeur que si elles sont pratiquées. Et ceci ne vaut pas seulement pour la France!

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