„De Läbbel Fest“, c’est le festival organisé par De Läbbel, volet production du mythique groupe de rap De Läb. La première édition – qui en appelle d’autres – tombe à pic pour célébrer les 50 ans du hip-hop. En juin dernier, huit associations, dont De Läbbel, avaient déjà célébré cet anniversaire aux Rotondes. Le Läbbel Fest en sera le volet musical, même si la culture hip-hop fera l’objet d’un large passage en revue sur le site de la Kulturfabrik avec notamment du graffiti (avec entre autres Stick), du breakdance (avec Fatal Fury Crew) et de l’open mic.

La tête d’affiche de la programmation est le rappeur gabonais Benjamin Epps, un enfant du rap désormais installé en France qui aime citer Notorious B.I.G. Il s’inscrit dans la plus pure tradition de la old skool dont De Läb est d’ailleurs l’un des plus fiers représentants luxembourgeois. Depuis son éclosion en 2020, Emmanuel Epps a sorti trois EP, avant de publier un album („La grande désillusion“) au printemps dernier, sur lequel il a notamment convié MC Solaar.

De Bahamadia à Toni-L

La programmation du festival met l’accent sur le rap authentique. On y retrouve la talentueuse chanteuse américaine Bahamadia, accompagnée de DJ Eclipse. Elle est originaire de Philadelphie comme les mythiques The Roots qui ont collaboré à son premier album Kollage, produit par DJ Premier en 1996. A 57 ans, elle s’est arrêtée à trois albums (le dernier en 2005), mais n’a pas pour autant arrêté de créer ni de tourner avec la musique suave qui la caractérise.

C’est aussi un vieux de la vieille qui sera présent sur scène en la personne Toni-L, membre fondateur à Heidelberg en 1987 du premier groupe de rap germanophone Advanced Chemistry. Ce groupe avait d’ailleurs été à l’origine du premier morceau de rap conscient „Fremd im eigenen Land“ et du premier scandale causé par des jeunes gens qui se permettaient d’évoquer le racisme vécu par les immigrés. Toni-L a ensuite sorti huit albums solo entre 1997 et 2013.

Dans cette programmation décidément très internationale, on retrouvera également le rappeur italien ESA, qui a commencé dans les années 90 et a plus de 20 albms solo à son actif. Il y a aussi le non moins mythique DJ Grazzhoppa venu de Belgique et le Finlandais DJ Loasteeze. Tous s’inscrivent dans une même veine d’un rap conscient et d’une musique loin de la trap qui aujourd’hui règne en maître. Le rappeur américain Fokis qui sera aussi sur scène prépare d’ailleurs un disque „The Vintage Album“, directement inspiré du son des années 80 et 90.

Le label organisateur proposera aussi une session où seront réunis la majorité de ses artistes, à commencer par Corbi et David Fluit (De Läb), Nicool, Dany le Loup et BC One.

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Jérôme Quiqueret

Né en 1979. Après l’obtention d’un master en histoire à Nancy, il consacre sa curiosité à l’histoire en train de se faire (sans perdre de vue celle qu’il reste à réécrire). Au Tageblatt depuis juillet 2019, après seize ans à servir la presse francophone du pays (Le Quotidien, Le Jeudi, Europaforum). Documente la politique socio-culturelle, le patrimoine, les beaux-arts et les sujets de société. Aime les rencontres et les textes qui prennent le temps de saisir notre époque.

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