Art / Disparition d’Armand Strainchamps: la mort d’un pionnier du copy art
Le peintre dudelangeois Armand Strainchamps est décédé à l’âge de 68 ans, des suites d’une maladie, a-t-on appris hier.
A Luxembourg, comme à Dudelange, les œuvres d’Armand Strainchamps accompagnent les gens qui se rendent au travail. Il est l’initiateur et l’auteur de la voûte céleste qui, depuis 1994, orne le plafond du hall d’entrée de la gare de Luxembourg. „Peindre le plafond de la gare de Luxembourg restera toujours un souvenir particulier. C’était un très grand évènement pour moi, car je n’ai pas eu de contraintes, j’ai pu faire ce que je voulais“, confiait-il récemment sur une plate-forme en ligne d’art luxembourgeois, Art Work Circle. Son œuvre „Mam Vëlo op d’Schaff“, installée depuis 2013 devant l’hôtel de ville de Dudelange, évoque un moyen de locomotion apprécié depuis l’époque où les usines sidérurgiques tournaient encore. Armand Strainchamps était en fait devenu spécialiste de la peinture murale et de l’art public, à partir de 1987, quand il a remporté le concours pour la décoration d’un mur du centre culturel de Neudorf. Parmi de nombreuses œuvres dans le genre, plus ou moins durables, il avait peint les grandes bâches couvrant l’hôtel de ville d’Esch-sur-Alzette durant sa rénovation en 2005.
Sur grand écran aussi
Armand Strainchamps s’était fait connaître à l’étranger, et notamment en Belgique où il avait étudié à la fin des années ’70; comme le représentant luxembourgeois du copy art, auquel il était arrivé par la gravure. Le copy art consistait à utiliser à répétition la photocopieuse pour diluer une image en une multitude d’unités graphiques, ancêtres du pixel, motifs qu’il reprenait ensuite dans sa peinture marquée par des lignes irrégulières.
Au Luxembourg, il a connu principalement une carrière hors des circuits institutionnels, comme l’illustre l’absence de biographie dans la fiche que lui consacre le Lëtzebuerger Konschtlexikon. Il était régulièrement exposé dans sa ville natale de Dudelange, où il avait connu sa première exposition en 1980 et dont il a reçu le Prix culturel en 2011.
Professeur au lycée des Arts et métiers, où il a laissé de très bons souvenirs à de nombreux anciens élèves, Armand Strainchamps s’était aussi investi dans le cinéma. Il était fier d’avoir coécrit le scénario de „A Wopbopaloobop A Lopbamboom“ (1989) du réalisateur, de Dudelange comme lui, Andy Bausch, après avoir coproduit avec ce dernier „L’homme au cigare“ et „Troublemaker“ (1988). En 1994, il avait conçu „ILL“, oeuvre d’animation racontant l’histoire d’un Néanderthalien qui va de l’ombre à la lumière. Il avait reçu un Filmpraïs en 2009 pour le documentaire „Diddeleng – 100 Joer – 100 Gesichter“ coréalisé avec Beryl Koltz dans le cadre de l’Année européenne de la culture en 2007.
- Un livre sur le colonialisme récompensé – Le choix de l’audace - 14. November 2024.
- Trois femmes qui peuvent toujours rêver: „La ville ouverte“ - 24. Oktober 2024.
- Une maison à la superficie inconnue: Les assises sectorielles annoncent de grands débats à venir - 24. Oktober 2024.
Sie müssen angemeldet sein um kommentieren zu können.
Melden sie sich an
Registrieren Sie sich kostenlos