Esch / La première biennale d’art commence ce week-end
Héritage de l’année européenne de la culture, la première biennale d’art „Esch capitale culturelle“ propose près de 60 spectacles durant quatre mois, autour du thème des architectures. Début ce week-end, avec des expositions numériques, un parcours circassien et le second volet d’un spectacle qui avait conquis le public en 2022.
Le titre de capitale européenne de la culture, certes, ne se perd pas. Il n’est toutefois pas fait pour attester de la tenue d’un événement passé, mais plutôt pour marquer le début d’un investissement nouveau dans la culture. La cinquième des 13 questions auxquelles une ville doit répondre dans son dossier de candidature au titre de capitale culturelle porte d’ailleurs sur la durabilité de l’effort. C’est souvent à la lumière de ces projets à long terme que sont décernés les titres.
On ne retrouve pas le terme de biennale dans le bidbook remis à l’époque par la ville d’Esch-sur-Alzette. Il faut dire que la réflexion sur les modalités concrètes de la poursuite de la capitale culturelle à Esch remonte à la seconde moitié de l’année 2022. La création d’une Biennale d’art est l’une des modalités trouvées par la ville, à la lumière de ce qu’avaient pu faire d’autres anciennes capitales européennes de la culture. „Organiser une biennale est une réponse assez simple, puisque cela permet, tous les deux ans, de se mettre autour de la table, de construire ensemble et de faire vivre la ville avec une thématique commune qui nous rassemble“, explique Loïc Clairet, qui en assure la direction.
Cette pérennisation prend la forme d’un label „Esch capitale culturelle“. „Cette biennale est un événement, pour appuyer ce nouveau label d’Esch capitale culturelle et revendiquer que la ville d’Esch est la capitale européenne de la culture, qu’elle garde ce titre, mais qu’elle est aussi la future capitale culturelle la plus importante de la Grande Région“, explique Loïc Clairet. „C’est son ambition. Il faut l’assumer.“ Le label „Esch capitale culturelle“ fonctionne comme „la vitrine de la vitalité culturelle de la ville“. C’est aussi l’organe qui porte l’héritage de l’année culturelle et fait face aux demandes en lien.
A la conquête de l’espace public
La biennale a vocation à déborder les institutions culturelles, à la multiplication desquelles l’année européenne a contribué, pour, en leur compagnie, conquérir l’espace public. Il s’agit de régler son compte à la fameuse peur du seuil, qui empêche bien des publics potentiels de franchir la porte de lieux culturels. Le week-end d’ouverture de cette biennale, du vendredi 17 au dimanche 19 mai prochains, traduit très bien cette dernière intention. Il reflète aussi le dosage, entre poursuite de projets anciens et nouveaux projets dont la biennale d’art veut faire sa marque de fabrique. Vendredi 17 et samedi 18 (à 21.30 h), on assistera ainsi au retour d’un highlight de l’année européenne de la culture, qui, en septembre 2022, avait réuni 16.000 spectateurs en deux jours à la Metzeschmelz d’Esch-Schifflange. „Reesch E’vol“ explorera, une nouvelle fois, avec le langage du cirque et de l’art contemporain, l’évolution de la ville. Si le scénario original de ce spectacle tous âges et gratuit est encore celui de Sean McKeown du Cirque du soleil, ce sont cette fois deux autres pointures internationales, en l’occurrence la directrice d’opéra Crystal Manich et le chorégraphe Mukthar O. S Mukthar qui se chargent de l’orchestration.
La programmation de la biennale mêle des artistes luxembourgeois et artistes étrangers. Il s’agit aussi bien d’amener l’art contemporain international au public eschois que de donner des opportunités aux artistes locaux. „Reesch“ en témoigne, puisque 20 danseurs locaux sont intégrés dans le spectacle et travaillent avec des directeurs et artistes internationaux, tandis que deux artistes locaux, Samuel Levy et Eric Mangen, en livrent les visuels et les costumes.
Le samedi 17, verra un cortège circassien de huit compagnies de haute volée se déployer dans la ville, dans une même idée de conquête de l’espace public. Ce week-end sera aussi marqué par l’entrée en jeu d’Elektron. Cette „plate-forme de découverte et de réflexion sur l’art, les technologies, les sciences et les questions de société“ est abrité par FrEsch ASBL, association mise en place par la commune pour gérer les événements culturels communaux – elle abrite aussi d’ailleurs le label „Esch capitale culturelle“ créé à cette occasion, les Francofolies, la Nuit de la culture ou encore le Bâtiment IV. Elektron est notamment mu par sa directrice artistique et scientifique, Françoise Poos. L’ancienne directrice artistique de l’année culturelle, a été, à l’époque, à la baguette de plusieurs expositions à forte dimension numérique organisées à Belval. Cette fois, par le biais d’installations d’art public, des expositions et des événements, elle entend rapprocher artistes et public des questions culturelles, politiques, énergétiques et sociales posées par le numérique. Pour cette biennale d’art, le public découvrira sept installations réparties entre la Konschthal, la rue de l’Alzette et le Bridderhaus – dont le vernissage a lieu ce vendredi à 18.00 h. C’est notamment l’infrastructure colossale et tentaculaire, en termes de centres de données, câbles souterrains et câbles sous-marins, que cachent le net et le cloud, qui sera thématisée.
Un label disponible
Les événements qui auraient existé même sans la biennale peuvent aussi en obtenir le label, dès lors qu’ils ont quelque chose à voir avec le thème choisi, qu’ils se déroulent sur le territoire d’Esch et durant la période de la biennale. C’est ainsi que les portes ouvertes du conservatoire d’Esch sont intégrées dans ce week-end d’ouverture. Les institutions culturelles de la ville ont aussi fait des propositions. Le Théâtre d’Esch a proposé la reprise de „Leurs enfants après“, l’adaptation du roman de l’écrivain lorrain Nicolas Mathieu (28 et 29 juin). C’est dans ce contexte que ce dernier proposera une lecture (le 20 juin) et qu’une soirée années 90, thème de son livre, sera organisée, avec breakdanceurs, skate park et groupe de reprises de Nirvana.
La Konschthal est active aussi avec „Dis-Placed“, une exposition en deux volets, à partir de juillet puis septembre; autour de la perte de son „chez-soi“, souvent associé à la figure de l’architecture, d’un territoire, d’un environnement.
La Kulturfabrik est de la partie de plusieurs manières et notamment avec des secret sessions musicales dans des endroits atypiques comme l’Ellergronn, avec des lectures pour jeune public baptisées „Mauvaise graine“ ou encore le festival „Vroom Vroom Mecanik“ (15 juin): une journée festive autour des véhicules à moteur au sein du bâtiment central de FerroForum, coorganisateur.
Infos: eschcapitaleculturelle.lu
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