Il n’y aura pas eu de standing ovation pour la ministre de la Culture lors de la conférence de presse de fin d’année de l’Atelier hier. C’était durant son mandat devenu un running gag de savoir si quelqu’un avait enfin pu apercevoir la ministre en ces lieux pendant un concert. Entre de nombreuses annonces de concerts à venir, Laurent Loschetter et Michel Welter se sont aussi livrés à une démonstration en chiffres du poids de l’Atelier dans le paysage culturel comme dans l’économie locale. Pour mieux s’étonner d’une telle discrétion ministérielle.

L’année 2023 a été celle des records pour la salle ouverte en 1995. Elle a enregistré une croissance de 10% de ventes de billets par rapport à l’année 2022, avec un nombre inférieur de concerts (144 au total), à la faveur d’un meilleur remplissage (54 spectacles sold out contre 39 l’année précédente). Et sur les 203.000 billets vendus, la moitié le fut à l’étranger, par des intermédiaires étrangers ou par des mélomanes qui ont acheté sur le site de l’Atelier depuis une connexion étrangère. Sur une carte, la Belgique apparaît clairement comme le premier pays sur le marché. La Lorraine n’est pas en reste, ni la région frontalière allemande. Autrement dit, l’Atelier est un facteur d’attractivité pour le pays. 

„Nous ne sommes pas le Statec“, plaisantait Michel Welter avant de présenter les chiffres réalisés en interne pour soupeser le poids économique de l’activité de l’Atelier. L’activité a généré 418.000 euros de recettes de TVA issues de la vente de tickets, 328.000 euros d’impôts payés par les artistes ou encore 576.000 euros de locations auprès d’établissements publics – L’Atelier a organisé 18 concerts à la Rockhal, 9 à Neimënster, 6 au Conservatoire de la Ville, 4 à Opderschmelz, 10 aux Rotondes. Si on compte que 35% des visiteurs de concerts mangent en ville à l’occasion d’un concert (pour une moyenne de 35 euros par tête), ce sont 2,5 millions d’euros qui entrent dans les caisses du secteur Horesca, auxquels on peut encore rajouter 140.000 euros si on considère qu’un spectateur sur cent dort en ville après le concert.

À la lecture de ces chiffres, on peut s’étonner que „nous passons souvent sous les radars des autorités“, a commenté Laurent Loschetter. Renseignements pris, l’amertume vient aussi bien du fait de n’être jamais mentionné dans les réunions et déclarations du ministère comme des législations telles l’interdiction des gobelets à usage unique, pour laquelle les associations et les établissements publics sont soutenus financièrement, tandis que les sociétés anonymes comme l’Atelier doivent en supporter les frais seuls.

Venu annoncer qu’il y aurait bien une troisième édition du festival Usina (les 1er et 2 juin), le bourgmestre de Dudelange, Dan Biancalana, a d’ailleurs formulé le souhait que le ministère apporte une aide financière à cette initiative née de l’Année européenne de la culture mais qui n’en a plus le soutien financier. Le bourgmestre a aussi dévoilé, sous forme de devinette, la première tête d’affiche du festival en la personne du rappeur allemand Cro. 

Open air à Luxexpo

Au vu de la qualité de l’organisation l’année dernière, le festival open air est reconduit sur le site de Luxexpo The Box, qualifié par Robbie Williams de „plus beau parking du monde“. Il se déroulera du 2 au 13 juillet. Trois artistes et groupes sont confirmés: les Scorpions (le 2 juillet), Calvin Harris (6 juillet) et Sam Smith (13 juillet). Les réservations pour ces rendez-vous estivaux de la Rockhal ouvrent ce vendredi 15 décembre à 10 h. Ce sera aussi l’occasion de réserver pour les concerts hors festival suivants: Jane’s Addiction (le 3 juillet à la Rockhal), Mr Bungle (23 juin), Steel Panther (25 juin) ou encore Chris Isaak (6 août).

A noter, pour les familles, la venue des „Misérables“ (25, 26 et 27 octobre), une comédie musicale en anglais, avec sous-titres français et allemand, déjà passée par 53 pays et 439 villes (un record), ou encore le spectacle immersif „Peppa Pig: Peppa auf Abenteuer“ (17 novembre) à Dudelange pour les plus petits.

Last but not least, l’Atelier a annoncé qu’il participerait à l’offre Kulturpass et proposerait aux personnes malentendantes des systèmes audio-tactiles pour suivre les concerts.

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Jérôme Quiqueret

Né en 1979. Après l’obtention d’un master en histoire à Nancy, il consacre sa curiosité à l’histoire en train de se faire (sans perdre de vue celle qu’il reste à réécrire). Au Tageblatt depuis juillet 2019, après seize ans à servir la presse francophone du pays (Le Quotidien, Le Jeudi, Europaforum). Documente la politique socio-culturelle, le patrimoine, les beaux-arts et les sujets de société. Aime les rencontres et les textes qui prennent le temps de saisir notre époque.

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