9e Luxembourg Art Week / Le retour d’une formule gagnante
La migration de la Luxembourg Art Week du hall Victor Hugo vers le Glacis opérée en 2021 lui aura donné une nouvelle envergure. Tous les feux sont au vert pour la neuvième édition qui se tiendra du 10 au 12 novembre.
Hier, en conférence de presse, le galeriste Alex Reding, créateur et tête pensante de la Luxembourg Art Week, a attendu la fin de la conférence de presse pour partager sa plus grande fierté, son vœu enfin exaucé que la foire qu’il a lancée il y a près d’une décennie devienne une plate-forme pour la scène luxembourgeoise. „L’année dernière fut la première fois que j’ai vu que tous les artistes que l’on connaît au Luxembourg, basés à Berlin, à Hambourg, à Bruxelles, à Zurich, à Paris, étaient revenus. C’est devenu leur moment de rencontre“, a-t-il confié. „Un certain nombre d’artistes ont des expositions fin 2023 ou début 2024, grâce au networking, aux solutions de rencontre présentées à la foire. C’est en train de devenir l’endroit où toute la scène se fête, est solidaire, s’épaule pour donner un poids à la scène luxembourgeoise. Et les visiteurs internationaux sont impressionnés par ce qu’on a à montrer. Les premiers à en profiter sont les artistes qui commencent à pouvoir faire des carrières à l’internationale, aussi grâce à l’Art Week.”
C’est en train de devenir l’endroit où toute la scène se fête, est solidaire, s’épaule pour donner un poids à la scène luxembourgeoiseorganisateur de la Luxembourg Art Week
S’éloigner du tram
Autrement dit, l’édition 2023 de la foire ne connaîtra pas de grand chamboulement. La Luxembourg Art Week semble avoir trouvé son format, depuis son installation au Glacis, sous une tente de 5.000 mètres carrés. Cette dernière, laissant passer la lumière, offre une ambiance plus agréable que le hall Victor Hugo parfois trop obscur. Le décor du tram et des passants à travers les baies vitrées inscrit la foire au cœur de la ville. L’espace de discussion sera toutefois déplacé pour échapper aux bruits que fait le tram dans le haut du champ du Glacis, là où il fait un virage. Et pour cause, les forums de discussions sont une des bonnes trouvailles de la dernière édition. Ils ont permis d’attirer dans la foire, ceux parmi les amateurs d’art qui ne se seraient pas rendus dans un événement strictement commercial. Ces discussions, qui attirent aussi les artistes, porteront cette année sur les profils et portraits de collectionneuses, le marché de l’art responsable, l’art et l’intelligence artificielle, la scène indépendante de Vienne, la recherche d’espaces créatifs et le sens du collectif, ainsi que l’artiste chercheur. L’intérêt de la foire pour les artistes est aussi celui des rencontres qu’ils peuvent faire, par l’intermédiaire notamment de Kultur | lx qui fait venir des curateurs de l’étranger.
La constitution du comité de sélection, établie en 2021, est pensée pour disposer d’une expertise sur les principaux marchés qui se réunissent ici, et notamment les marchés les mieux représentés, qui sont, dans l’ordre, les marchés français, belges, allemands et luxembourgeois. Il y a Nathalie Berghege, de la galerie Lelong & Co, connaisseuse du marché français, les collectionneurs luxembourgeois, Marc Gubbini, et belge, Frédéric de Goldschmidt, Philippe Dupont, représentant de la plus grande „corporate collection“, celle d’Arendt & Medernach, l’experte du MUDAM, Marie-NoËlle Farcy, .. et Alex Reding himself. Sur 160 candidatures, il y aura environ 80 exposants, dont quinze Luxembourgeois et plusieurs venus d’Autriche, ville sur laquelle la foire mettra le focus cette année.
Le ministère de la Culture soutient la foire depuis 2016. Une convention fut signée en 2018 et le support financier a augmenté de 30% depuis. „Nous estimons qu’il est utile de mettre l’accent sur l’attractivité culturelle du Luxembourg et que c’est un réel point fort de disposer de cette foire qui gagne en réputation à chaque édition, avec des galeries de renommée internationale. C’est important pour notre secteur culturel“, a commenté la ministre de la Culture, Sam Tanson, qui mesure aux frustrations parvenues à ses oreilles d’artistes luxembourgeois non retenus l’année dernière le degré d’attractivité de l’événement. La ministre souligne également l’intérêt de la foire d’art pour la jeune création, qui dispose de l’espace „Take-off“.
„Événement majeur“
La ville de Luxembourg a apporté son soutien depuis 2015 et la mise à disposition du hall Victor Hugo. Elle a toutes les raisons de se réjouir de la Luxembourg Art Week, comme l’a expliqué l’échevin de la ville, Maurice Bauer: „C’est un des événements majeurs de l’agenda culturel de la ville de Luxembourg, en plein centre-ville, accessible à tous, dans un mois de novembre souvent un peu plus pauvre en événements.“ L’aide est non seulement financière, mais aussi à travers la mobilisation de presque l’ensemble des services. La foire va d’ailleurs aussi un peu plus se répandre dans la ville, pour être plus présente aux yeux des habitants. Cela se fait à travers un parcours de sculptures, réalisé avec l’Atelier Van Lieshout, qui verra le parvis de la cathédrale accueillir une œuvre baptisée „Last supper“ et le parvis de l’abbaye de Neimënster accueillir une baleine géante qui devra servir à battre le rappel auprès des visiteurs du „Science Festival“.
Le Casino Forum d’art contemporain participe aussi à la diffusion de l’événement. Le déplacement au Glacis a eu aussi une influence sur la participation du Casino à la foire. Il n’y dispose plus d’un espace pour montrer les artistes de passage en ses murs, comme il en avait un au hall Victor Hugo, mais il propose désormais une soirée d’ouverture „artistico-festive“. C’est la performeuse taïwanaise Betty Appel qui présidera à la soirée, avec des performances engagées, puis avec son collectif, pour un DJ set et une „activation” des lieux. Le Cercle Cité sera aussi de la partie avec le projet „Hors-d’œuvre“, où des artistes luxembourgeoises et de la Grande Région exposeront des pièces qui s’inscrivent dans le prolongement de l’exposition sociohistorique consacrée à la nourriture qui a cours au Luxembourg City Museum.
La foire a aussi une nouvelle directrice en la personne de Caroline von Reden, installée à Bruxelles depuis quatre ans et active dans le milieu de l’art contemporain depuis le début des années 2000, d’abord à Berlin, puis à Vienne. La Luxembourg Art Week a aussi enfin déniché le partenaire bancaire qu’elle cherchait. Il vient s’ajouter à une longue liste de partenaires privés et publics. „Il n’est malheureusement pas luxembourgeois, je le regrette, mais a un beau palmarès d’activités culturelles et d’un côté géographique, vers lequel nous avons envie de grandir, notamment la Belgique“, a expliqué Alex Reding. Ce partenaire, c’est la banque privée Delen établie à Anvers et Bruxelles, sponsor historique de la foire d’art Brafa (Brussels Art Fair).
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