Médias / Vagabondages culturels: avec „Tapage“, culture.lu passe en mode audiovisuel
Créé pour encourager, promouvoir et diffuser la création artistique et culturelle au Luxembourg, le portail culturel public culture.lu propose une émission télé „Tapage“.
On pourrait le considérer comme un petit événement dans le paysage audiovisuel luxembourgeois, quelque peu monolithique. Le portail culturel culture.lu, financé par le ministère de la Culture, et opéré par l’Agence luxembourgeoise du dévéloppement culturel (ALAC), vient de lancer un nouveau projet audiovisuel baptisé „Tapage“. Le programme est une capsule de quinze à vingt minutes durant laquelle le spectateur part à la rencontre de trois artistes ou groupes d’artistes. „Tapage“ peut donner un avant-goût de ce que pourrait être une émission culturelle si le Luxembourg était doté d’une chaîne de télévision publique. C’est en tout cas dans une émission mythique, „Paris dernière“, d’une chaîne privée, „Paris Première“, que son créateur, Godefroy Gordet, est allé chercher son inspiration. Le journaliste Frédéric Taddeï et d’autres à sa suite, s’y baladait de nuit en voiture dans Paris à la rencontre d’artistes.
„Tapage“ cherche aussi son inspiration dans le cinéma-vérité et se détache encore de son ancêtre parisien, par la large place laissée à l’artiste et par son ancrage luxembourgeois et local. Comme on est jamais mieux servi que par soi-même, c’est Godefroy Gordet qui est aux commandes. Après avoir chroniqué par écrit pendant douze ans la scène culturelle, le journaliste culturel passe désormais à la vidéo. Il se balade à travers les rues de la ville, à pied, avec une caméra à la main pour proposer cette „émission filmée à la première personne, comme si on y était, [qui] présente les vagabondages d’un journaliste, assouvissant sa curiosité pour la richesse du paysage culturel grand-ducal“. Le générique retenu pour la première saison de cette émission bi-hebdomadaire – à compter du 8 décembre dernier – affiche parfaitement l’ambiance décontractée, bienveillante et doucereusement alternative que Godefroy Gordet veut imprimer à son émission. Il s’agit du morceau „AI“ de la rappeuse Nicool (sur un beat de Corby).
Un souci de pluralité
Sans souci d’exhaustivité, mais avec celui de rendre compte de la pluralité artistique du pays, il entend réunir à chaque émission trois artistes ou groupes d’artistes de trois mediums différents, avec à chaque fois un membre de la scène musicale dont la musique constituera le fil rouge dans l’émission et au générique de fin. Dans le premier épisode, il part dans une librairie à la rencontre d’Eugénie Anselin, comédienne qui vient de tourner dans „Complètement cramé“ et jeune maman, puis il s’en va à quelques encablures de là, dans les caveaux du théâtre du Centaure à la rencontre de son régisseur Antoine Colla, pour raconter les coulisses d’une pièce de théâtre. C’est ensuite dans un bar qu’il retrouve CHAiLD et Maz, les deux acolytes fraîchement sélectionnés pour la finale de l’Eurovision (comme ils l’annoncent en avant-première dans l’émission) qui racontent l’osmose qu’ils ressentent dans leur collaboration et le succès public qu’elle rencontre. On entend d’ailleurs leur duo créé pour l’Eurovision, Night Call, durant l’émission avant que „Sick Water“, un duo plus ancien, annonce la fin de l’émission.
„Paris dernière“, notamment dans sa version dirigée par le journaliste Frédéric Taddeï, était aussi un hommage (nocturne) à Paris. Dans „Tapage“, les visites se font de jour mais c’est aussi dans les différents lieux plus ou moins secrets de la capitale où pulse la vie culturelle luxembourgeoise que nous emmène Godefroy Gordet. Néanmoins, celui qui au printemps sera à la mise en scène d’une pièce au théâtre d’Esch, ne s’interdit pas d’aller plus loin, dans le pays, comme à l’étranger, et notamment à Bruxelles où résident beaucoup d’artistes luxembourgeois.
Dans son programme électoral, le CSV avait fait cette drôle de proposition de vouloir s’engager pour davantage de culture et d’artistes luxembourgeois dans les médias, sans qu’on comprenne bien par quel moyen de pression il entendait arriver à ses fins. „Tapage“ apporte à sa façon un soutien public bienvenu pour la scène culturelle nationale, en toute décontraction.
Premier épisode à voir sur la chaîne YouTube de culture.lu. Episode 2, disponible le 22 décembre.
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