Remise des „Lëtzebuerger Theaterpräisser“ et du „Lëtzebuerger Danzpräis“ / Larisa Faber et Léa Tirabasso au sommet
Vendredi soir, au théâtre d’Esch, la chorégraphe Léa Tirabasso („Nationalen Danzpräis“) et l’autrice Larisa Faber („Theaterpräis – Bescht Stéck“) ont remporté les deux prix les plus prestigieux parmi les huit prix remis.
Vendredi soir, au théâtre d’Esch, avait lieu la remise des prix du théâtre („Theaterpräisser“) et du prix de la danse („Danzpräis“). C’était la deuxième édition de cette cérémonie bisannuelle. À la manière des grands shows des pays voisins, la soirée était animée par un comédien, en la personne de Jacques Schiltz de la „Volleksbühn“. Par un humour bien dosé, parfois tendre, le plus souvent sarcastique, il a su avec brio dynamiser une remise de prix qui comporte toujours le risque d’être rébarbative. Avec seulement huit prix remis – un chiffre néanmoins en hausse pour tenir compte notamment des artistes qui opèrent en coulisses – le risque de l’ennui est certes moins grand qu’ailleurs. Et c’est tant mieux, car si la soirée avait duré, l’hôte de la soirée, le bourgmestre Georges Mischo, aurait pu considérer l’assemblée comme une colocation et décider de la dissoudre, comme s’en est amusé Jacques Schiltz en ouverture.
Kanner-a Jugendtheaterpräis
C’est à l’heure où les petits enfants vont se coucher que la remise de prix a débuté par le prix du théâtre pour jeune public. C’est le spectacle „Go!“ qui l’a emporté, une œuvre qui mêle danse contemporaine et arts martiaux sur fond du jeu chinois qui donne son nom à la pièce, mis en scène par Jennifer Gohier et en musique par Gilles Sornette. Le jury a apprécié la grande précision et l’énergie des mouvements, ainsi que la philosophie véhiculée, de respect d’autrui, de fraternité. Le spectacle tournera d’ailleurs encore cette saison, avec trente représentations dans la région Grand Est, dans le reste de la France et en Bulgarie, comme l’a souligné Jennifer Gohier dans ses remerciements.
Nowuesstalent
Dans la catégorie „Nowuesstalent“, mélangeant aussi bien comédien que metteur en scène, c’est Timo Wagner qui l’a emporté pour son rôle dans „Songe d’une nuit….“ mis en scène par Myriam Muller.
Hannert der Bün
Pour le prix „Hannert der Bün“, plusieurs métiers étaient en lice (scénographie, dramaturgie, costumes, sons, lumières). Et c’est la costumière et scénographe de „Zu unseren Schwestern, zu unseren Brüdern“, Peggy Wurth, qui l’a emporté.
Op der Bün – Konzept, Text a Regie
Dans la catégorie concept, textes et régie, c’est l’auteur Guy Helminger, distingué en littérature en 2022 par le prix Servais, qui l’emporte pour son texte „Madame Köpenick“, un spectacle qui allie humour et recherches sérieuses. Guy Helminger dans son discours aura rappelé que l’idée originelle de se pencher sur la femme de Köpenick venait de Marc Limpach, le dramaturge du Kasemattentheater.
Op der Bün – Schauspill
Le texte de Guy Helminger a permis à Brigitte Urhausen de décrocher le prix de la meilleure comédienne/ meilleur comédien, devant Joël Delsaut, André Jung, Nora Koenig et Rosalie Maes. Dans son discours, elle a notamment souligné combien il était important de rire même en période difficile, clôturant son intervention par une citation de Peter Ustinov: „Humor ist einfach eine komische Art, ernst zu sein.“
Bescht Stéck
Pour la meilleure pièce, c’est Larisa Faber avec „Stark bollock naked“, qui s’est imposée devant une autre pièce présentée au prestigieux Fringe Festigal d’Edimbourg, „Lovefool“ de Gintare Parulyte, ainsi que „Juste la fin du monde“, mis en scène par Myriam Muller, „Let me die before I wake“ de Renelde Pierlot, „Leurs enfants après eux“ de Carole Lorang et Bach-Lan Lê-Bá Thi. Le jury a salué le traitement d’un sujet difficile, celui de la pression sociale sur les femmes trentenaires pour devenir mère. Dans ses remerciements, Larisa Faber a notamment rappelé que le texte était né d’une carte blanche offerte par Anne-Marie Reuter, de la maison d’édition Black Fountain Press.
Nationalen Theaterpräis
Le „Nationalen Theaterpräis“ – rebaptisé le prix „merci pour votre carrière et bonne retraite“ par Jacques Schiltz – fut remis à Marja-Leena Junker, la plus luxembourgeoise des Finlandaises. Claude Mangen a rappelé que cette ancienne directrice du théâtre du Centaure (1991-2015) avait été une des premières femmes à réclamer le pouvoir dans un monde du théâtre autrefois très masculin. Elle fut d’ailleurs saluée comme comédienne et metteuse en scène féministe par la ministre de la Culture, Sam Tanson, elle-même d’ailleurs à plusieurs reprises remerciée par les artistes pour son action politique.
„Je ne connais rien de si beau que ce métier qui fut le socle de ma vie“, a déclaré Marja-Leena Junker avant de remercier „ce pays [qui] m’a donné cette chance“ et „les Luxembourgeois qui m’ont adoptée en 1966 et qui m’ont laissée m’épanouir“.
Nationalen Danzpräis
La soirée s’est achevée par la remise du „Danzpräis“ à la chorégraphe Léa Tirabasso, dont la dernière pièce „Starving Dingoes“ a connu un beau succès international. La directrice du théâtre d’Esch, Carole Lorang, a, au nom du jury, expliqué la volonté de ce dernier de soutenir la chorégraphe à un moment charnière de sa carrière, „pour qu’elle puisse continuer et développer son travail de création en gardant toute sa singularité artistique“. C’est une période où elle n’est „professionnellement plus strictement dans l’émergence, mais vulnérable et aux prises avec les décisions des institutions culturelles“, a confirmé Léa Tirabasso, rappelant par là l’intérêt de ce type de distinction.
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