Concert / Release party du nouvel album de Bazooka Brooze
Samedi soir, Bazooka Brooze présentait son deuxième album „Vun Schëffleng bis op Esch an erëm zeréck“. Le Floor de la Rockhal affichait complet, avec un public conquis d’avance.
Leader autoproclamé – mais aussi largement acclamé par le public – de la scène hip-hop luxembourgeoise, Bazooka Brooze organisait samedi dernier la release party de son deuxième album, „Vun Schëffleng bis op Esch an erëm zeréck“. Le concert avait lieu dans le troisième espace de la Rockhal en termes de capacité, le Rockhal Floor – faute d’aides pour organiser un show plus grand dans le Club, expliquait le rappeur, en amont à nos collègues de L’essentiel. Et les 200 billets étaient partis à la veille du concert de celui qui est apparu comme une comète sur la scène hip-hop nationale il y a quatre ans, signant un „début sensationnel“, comme il le proclamait dans son invitation.
En quatre ans d’écriture de dizaines de morceaux, Bazooka Brooze n’avait jusqu’alors sorti qu’un album „Vun Schëffleng bis op Esch“ en 2019, au côté de deux autres compilations qu’il considère comme des mix tapes. Les 16 morceaux qui composent la suite „Vun Schëffleng bis op Esch an erëm zeréck“ sont courts – un seul dépasse les trois minutes. Ils forment des capsules de vie qui racontent un Bazooka Brooze de retour de ses études à Berlin, confiné durant la pandémie – qu’il a traversée sans s’être vacciné – et plus généralement le quotidien d’un Minetter; sur un territoire assez réduit qui va de son quartier Bruch aux hauteurs de Schifflange, comme les noms de ses albums l’indiquent fièrement. C’est un album situé, local. Bazooka Brooze, par sa musique, redonne une fierté pour le territoire, sans se prendre au sérieux pour autant. Dans un show mené à cent à l’heure, où il balaie la scène de gauche à droite, affichant une forme de sportif confirmé qu’il fut, Brooze demande au public de le recharger en énergie en criant „Süden“.
Du rap au rock
Dans son album, il rend aussi justice aux différentes cultures qui l’influencent, celle du rap (drill et trap avant tout) et la culture du clubbing (house et two-step). Il ajoute aussi, fait nouveau, une touche de rock, le courant musical dans lequel il a grandi – d’ailleurs, on pogote aussi sur Brooze. Cöté lyrics, on y retrouve des thèmes chers à Brooze, de la consommation ostentatoire „Cayenne“ (sur un air électro), au jeune qui n’arrive pas à s’en sortir et sur la tentation de l’argent facile. La chanson „Pjanic“ raconte l’histoire d’un Eschois qui n’a pas réussi à s’en sortir et à quitter la Minett à la différence du joueur de foot – qui rejoint par la même occasion Lukaku, parmi les joueurs de foot présents dans la discographie de Brooze. Le morceau est chanté avec Troka, en quelque sorte le Brooze des Balkans, qui a ouvert la soirée et fait plusieurs apparitions avec sa crew aux côtés de Brooze, notamment pour une reprise de M9, morceau plus sauvage des débuts. Ce dernier titre fut parmi les anciens devenus cultes, le plus attendu par le public, assez nettement en tête devant „Chu an da Hood“. Le grand enseignement de ce concert est que Bazooka Brooze a un noyau solide de fans, un public jeune et insouciant en dessous ou un peu au-dessus de la vingtaine, qui connaît très bien la grande majorité de ses titres. Certains morceaux circulaient depuis quelques jours sur internet comme „Raven“ (avec un featuring de Lolo) de sorte que les fans inconditionnels avaient eu le temps d’apprendre le texte.
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@Esch2022 : voici un autre exemple que vous avez réussi à snober lors de votre année de culture élitaire, plus Esch que BB est difficile à trouver, plus rater ses sélections tout aussi …, post-félicitations !