France / Déficits publics: le ton monte entre Macron et Le Maire sur les remèdes

Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a une autre vue sur les causes du déficit dans le budget de l’Etat que le président Emmanuel Macron
Le ton monte, ces temps-ci, entre le président Macron et son ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire. Et cela à la faveur, si l’on peut dire, des déboires répétés des finances publiques de la France, et des remèdes pour y remédier.
Avec un déficit de 5,5% du PIB pour 2023, sensiblement supérieur aux de 4,9% initialement prévus, et une estimation qui reste supérieure à 5% pour 2024, la situation a en effet de quoi inquiéter l’exécutif. Si le constat n’est pas contesté, avec pour explication principale une baisse sensible des recettes budgétaires de l’Etat (voir Tageblatt du 27 mars), c’est la stratégie de redressement des comptes publics qui oppose le „grand argentier“ du gouvernement non seulement au chef de l’Etat, mais aussi à nombre de ses collègues. M. Le Maire est en effet partisan de soumettre avant l’été au Parlement un projet de loi de finances rectificative – ce qu’on appelle dans le jargon parlementaire un „collectif budgétaire“ – par rapport au budget initialement adopté, alors que l’Elysée y est résolument opposé.
D’abord parce que, explique M. Macron, ce serait donner une importance exagérée à ce qui reste à ses yeux une péripétie budgétaire certes regrettable, et sans doute un peu plus durable que prévu, mais que le temps devrait tout de même permettre de corriger sans qu’il soit besoin de rectifier ainsi les comptes publics. Le retour de la croissance, l’amélioration de la situation de l’emploi et une reprise de la consommation devraient en effet permettre, selon lui, d’améliorer sensiblement les rentrées fiscales, qu’il s’agisse de l’impôt sur les revenus et sur les sociétés, ou de la TVA.
En second lieu, et peut-être surtout, le président de la République a tout lieu de craindre que le fait de rouvrir un débat budgétaire à l’Assemblée nationale ne donne à l’opposition, et singulièrement aux Républicains qui ne se cachent plus d’en avoir l’intention, de déposer une motion de censure. Laquelle aurait, cette fois-ci, beaucoup plus de chances que précédemment d’aboutir à la mise en minorité du gouvernement, donc à sa démission, tant les députés de gauche comme de droite semblent „remontés“ contre la gestion actuelle du budget de l’Etat.
La crainte d’une motion de censure
Mais au-delà de cette controverse de fond, il est clair que le locataire de l’Elysée supporte de moins en moins, depuis quelques semaines, peut-être même depuis plus longtemps, les annonces faites par son ministre des Finances. Lors d’une récente réunion interministérielle, M. Macron a pris la parole très sèchement contre ce dernier: „J’entends parler de ce projet de loi de finances rectificative, mais je n’en vois pas l’intérêt“, a-t-il affirmé. Avant d’ajouter: „Le gouvernement doit faire les choses avec sérieux pour tenir nos objectifs. Ce n’est pas un problème de dépenses excessives de l’Etat que nous avons, c’est un problème de moindres recettes.“
Allusion au fait que Bruno Le Maire, qui avait déjà assuré en son temps que le „quoi qu’il en coûte“ cher à Emmanuel Macron „était fini“, a commencé à demander à ses collègues – ceux qu’on appelle les „ministres dépensiers“ – de réduire les dépenses de leur ministère respectif pour aider à remonter la pente budgétaire. Idée qui inquiète le chef de l’Etat, car elle lui semble de nature à accroître les mécontentements sectoriels, dans l’Education nationale ou le secteur hospitalier notamment. „Dans les jours qui viennent, chacun sera responsabilisé sur ses propres dépenses“, a tout de même reconnu M. Macron, mais „il ne faut pas que ce soit la foire d’empoigne, il faut y montrer le calme des vieilles troupes.“
Quelle est, dans ces conditions, la stratégie présidentielle? On prête à l’Elysée l’intention, pour accroître les rentrées budgétaires, de mieux traquer la fraude et l’évasion fiscales, voire de surtaxer les „effets de rente“ et autres jeux boursiers des grands groupes qui rachètent leurs propres actions pour en gonfler le cours. Mais le premier ministre Gabriel Attal va répétant, de son côté, qu’il ne saurait être question – surtout à deux mois d’élections européennes que la majorité aborde en piètre état, à en croire les sondages – d’augmenter le moins du monde les impôts des particuliers.
Quant à M. Le Maire, c’est surtout, désormais, sa stratégie personnelle en vue d’un autre scrutin, l’élection présidentielle de 2027, qui suscite le plus de spéculations …
- Widerstand gegen das NS-Regime: Jean-Pierre Haas und die Schifflinger LRL - 18. Februar 2025.
- Landesmeisterschaft mit rund 30 Rekorden – Notschaele gewinnt Gold bei der Masters-EM - 13. Februar 2025.
- Bundesligaspiel in Berburg: Luxemburger Mladenovic schlägt die Nummer 11 der Welt - 10. Februar 2025.
Sie müssen angemeldet sein um kommentieren zu können.
Melden sie sich an
Registrieren Sie sich kostenlos