Joyeux anniversaire la BAM / Patrick Perrin: „J’espère que ça va aller encore vers le haut“
A Metz, la BAM, soit la „Boîte à musiques“, est un lieu incontournable pour les amateurs de lives. Tous les genres musicaux sont passés dans cette „boîte“, de nuit comme de jour. Ce week-end, la BAM souffle ses dix bougies, en musique, bien sûr. Rencontre avec Patrick Perrin, grand acteur de la culture à Metz et programmateur du lieu.
Tageblatt: Avant de travailler à la BAM, vous étiez le programmateur des „Musiques volantes“. En 2012, le festival a fait jouer The Soft Moon. Malheureusement, en ce début d’année, Luis Vasquez est mort: quel souvenir gardez-vous de son passage aux Trinitaires?
Patrick Perrin: The Soft Moon est venu deux fois à Metz. J’adorais ce groupe. Le concert avait mis tout le monde d’accord. Luis Vasques était quelqu’un de très gentil, ouvert à la discussion. Je sais qu’il avait apprécié la ville; quand il était revenu, il s’en souvenait très bien.
„BAM“, c’est l’acronyme de „Boîte à musiques“. Dans „Lettre à France“, Michel Polnareff chante: „Je vis dans une boîte à musique, électrique et fantastique, je vis en chimérique“: est-ce votre cas?
J’ai beaucoup de chance de faire ce métier. Peu de gens le font, du moins en France. Pour le côté chimérique, je ne sais pas: on essaye de balayer un spectre assez large quant à nos activités, aussi bien en termes de lives que de résidences.
La BAM se divise, en effet, en trois pôles: la salle de concert, le studio-scène et les studios de répétition.
Quand la BAM a été créée, la salle „Les Trinitaires“ existait déjà. Et les deux lieux fonctionnent ensemble. Avec une affiche indie, expérimentale, „Les Trinitaires“ est dédié aux groupes émergents – c’est un peu notre club. La BAM comprend une salle de 1.115 places. Il y a quatre grands studios de répétition. A la BAM et aux „Trinitaires“, 50% de notre programmation représentent des groupes de la région Grand-Est. On est un établissement public: notre mission consiste à accueillir des grandes têtes d’affiches, mais aussi de développer la scène locale. Aux „Trinitaires“, on travaille aussi avec des associations: il y avait Zikamine, promoteur et organisateurs d’évènements, il y a les labels messins Coco Machine et Eben Productions. Ou encore Kultur’a’Vibes, une asso mosellane qui organise des ateliers d’écriture de rap et des open mics.
Pour rester dans les acronymes à trois lettres, comment définiriez-vous l’ADN de la BAM?
On travaille sur la diversité, aussi bien des genres proposés que des publics. Quand on fait un concert de rap comme La Fève, la moyenne d’âge, c’est 20 ans, là où, pour FFF, on tourne plutôt autour des 45-50. La diversité se trouve tout autant du côté des acteurs: on travaille actuellement avec La Face Cachée, un disquaire et un label basé à Metz, pour développer un festival de musique indé. On a beaucoup de spectacles jeune public à l’année. La BAM est implantée dans Borny, qui est un quartier politique de la ville, composé d’une population aux origines diverses. On élabore des projets participatifs, comme des soirées avec des groupes de jeunes du quartier.
J’espère que, dans les années à venir, on arrivera à accueillir encore plus de groupes luxembourgeois – j’en connais déjà pas malprogrammateur
Que pouvez-dire à propos de l’architecture de la „boîte“ signée Rudy Ricciotti?
La BAM n’est pas un grand bâtiment, mais on peut y mettre énormément de choses. Si la salle de concert peut contenir 1.115 personnes, elle donne la sensation d’être très proche des artistes. Et la grande réussite, c’est l’acoustique de la salle.
La BAM est connectée à la scène musicale luxembourgeoise: plusieurs groupes et artistes sont venus y jouer …
On essaye de développer ça. J’ai souvent été en lien, surtout via les Trinitaires, avec les Rotondes ou la Kulturfabrik. Je pense qu’il y a plus de passerelles à créer. J’espère que, dans les années à venir, on arrivera à accueillir encore plus de groupes luxembourgeois – j’en connais déjà pas mal. Quand on participait aux sélections du Printemps de Bourges, il y avait, dans la région lorraine, des artistes luxembourgeois. Dans la grande région lorraine, on a beaucoup de lieux de culture, pendant que, du côté du Luxembourg, la Rockhal et l’Atelier accueillent les groupes internationaux. Si l’on réunit les deux, on ne peut que constater que la proposition musicale est riche. Sur des territoires comme la Bretagne, par exemple, il n’y a pas tout ça.
Le programme de ce week-end est riche aussi, entre un set intégralement féminin des Drôles de Jam, le jazz rap de Narbo, de l’électro avec Vladimir Cauchemar ou l’Afrique qui est aussi représentée via Twende Pamoja …
On a essayé de concentrer toutes nos activités en trois jours. Ça va de Vladimir Cauchemar à la mise en valeur d’artistes qui sont dans les studios. Le samedi sera consacré aux familles avec des boums. Il y aura deux créations avec des artistes messins „installés“ tels que Cascadeur et Chapelier Fou. On a trois soirées très différentes. Samedi la musique électronique sera, notamment, à l’honneur. Le pianiste Laake jouera avec un quatuor à cordes. Il y a aussi Fatima Yamaha, un artiste qui fait très peu de dates.
Avec, en vrac, le Festival du film subversif, qui n’existe plus, la guinguette Les Frigos, ou bien sûr le Centre Pompidou, Metz propose une grande offre culturelle: comment imaginez-vous l’évolution de la ville sur ce plan-là?
J’espère que ça va aller encore vers le haut. Si j’ai commencé à organiser des concerts avec d’autres acteurs de Metz, c’est parce qu’on s’ennuyait un peu. Quand le Centre Pompidou est arrivé, ça a été un moment de bascule. Aujourd’hui, on est regardé par d’autres villes de France, pour l’activité culturelle qu’on a, ce qui est incroyable par rapport au nombre d’habitants. A l’avenir, j’espère qu’il y aura toujours des financements publics qui permettront de conserver une telle richesse. Je viens de milieux associatifs et je sais que la culture, c’est un écosystème: plus il y a d’acteurs, plus c’est dynamique, plus les artistes sont soutenus.
Avez-vous en tête un souvenir particulier sur ces dix ans de vie de la BAM?
Il y en a plein. Redcar a été le premier concert complet à la BAM, en mars 2015, donc juste après l’ouverture. Aussi, je me souviens de la première fois qu’on a fait jouer l’orchestre national de Metz, c’était avec Jeff Mills – un moment magnifique.
BAM! 10 ans
Du 26 au 28 septembre, plus d’informations sur citemusicale-metz.fr.
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