„47e Festival du film italien de Villerupt“ / Ce que Corinne Cahen, Claude Turmes et Mastroianni ont à faire à Villerupt
Le programme est bouclé, la liste des invités aussi: le „Festival du film italien de Villerupt“ commence la semaine prochaine. Quels sont les moments forts et qui vient?
Tout est prêt pour que la 47e édition du „Festival du film italien de Villerupt“ puisse commencer le 25 octobre. Les organisateurs viennent d’en dévoiler la richissime programmation, accompagnée d’une profusion d’événements variés durant toute la quinzaine festivalière. Une quinzaine qui, vue de près, compte bien 18 jours, durant lesquels 70 films, répartis sur 300 séances et projetés dans six salles, vont étaler la créativité des cinéastes italiens contemporains ou remémorer les classiques de la production plus datée. Les salles de projection se trouvent à Villerupt, Audun-le-Tiche, Esch-sur-Alzette (Kinosch Kulturfabrik) et Dudelange (CNA Cinéma Starlight).
Catégories et jury
Comme d’habitude, les films sont regroupés en cinq sections: la compétition, la hors compétition, la rétrospective, le panorama et l’hommage à un personnage illustre du monde du cinéma italien. La compétition comprend des avant-premières et des œuvres inédites non distribuées en France ou au Luxembourg. Il y en aura 15, dont „Palazzina Laf“ de Michele Riondino, connu entre autres pour son engagement dans la lutte contre la surpollution causée par les aciéries ILVA de Taranto, rachetées en 2018 par Arcelor Mittal, et „I bambini di Gaza“ de Loris Lai, librement inspiré du roman de Nicoletta Bortolotti (2013) sur la deuxième Intifada du début des années 2000.
Il y aura quatre jurys: celui des professionnels du cinéma, avec le producteur luxembourgeois Jani Thiltges comme président, entouré de l’actrice franco-luxembourgeoise Astrid Roos, du producteur Serge Bromberg et de l’autrice Serena Giuliano, et ceux de la critique, des jeunes et des exploitants des salles de cinéma. Tous les films en compétition seront également en lice pour le prix du public, puisque les spectateurs seront invités à se prononcer sur les films récents par le biais d’un feuillet à déposer dans les urnes installées à ce propos à la fin des projections.
Invités prestigieux, histoires locales
A remarquer parmi les dix films hors compétition la comédie de Riccardo Milani „Un mondo a parte“, qui a cartonné en Italie dès sa sortie au mois de mars. Milani sera parmi les prestigieux invités de ce festival, tout comme Marco Tullio Giordana, qui présentera son film dramatique „La vita accanto“, sorti en août de cette année. Par son documentaire „La Fourchette à gauche“, le réalisateur Donato Rotunno se penche sur l’épineuse question de la destruction de l’immeuble sis au 107, route d’Esch à Luxembourg, pris en étau par les exigences pressantes des projets immobiliers de la capitale. Dans cette maison, dotée d’un café-restaurant au rez-de-chaussée, de salles de réunion et d’une bibliothèque, se trouve le „Circolo culturale e ricreativo Eugenio Curiel“, créé en 1971, et dont l’influence sur la vie politique et culturelle du pays d’accueil a été indéniable. Mais en quelle mesure?
Siège luxembourgeois du parti communiste italien, dissous en 1991 et refondé en parti social-démocrate, les membres de l’association „souhaitaient ouvrir un espace de rencontre pour les immigrés italiens et tous ceux qui partageaient leurs idéaux de progrès politique et social“ peut-on lire sur le site du cercle. Comment cette vie associative a-t-elle évolué en 50 ans, quels souvenirs la maison suscite-t-elle en ceux qui l’ont fréquentée et quel lien y a-t-il entre la bonne cuisine et l’engagement militant? Les témoignages de Franco Barilozzi, Corinne Cahen, Mars di Bartolomeo, Remo Ceccarelli, Maria Luisa Caldognetto, Enrico Lunghi, Claude Turmes … pour n’en citer que quelques-uns, pourront être découverts sur l’écran de l’Arche, en présence du réalisateur le 7 novembre.
Rétrospectives
Parmi les 22 films de la sélection panorama, il y aura de belles œuvres à voir ou même à revoir: le pluri-primé „Il reste encore demain“, de Paola Cortellesi, et la version restaurée (par Jean-Louis Sonzogni) du film de 1973 „Des quetsches pour l’hiver“, par lequel Jean-Paul Menichetti et ses amis du Studio 16 de la MJC de Villerupt avaient représenté le combat des familles des sidérurgistes face à la fermeture des usines. Il n’y aura qu’une séance unique le 1er novembre. Douze films ont été choisis autour du thème de la rétrospective „travailleurs, travailleuses et algorithmes“. Le cinéma y met en évidence l’évolution du monde du travail, miroir de la transformation de la société et l’influence de la digitalisation. Michele Placido l’a fait de façon dramatique dans „7 minuti“ (2016), Pif de façon comique dans „E noi come stronzi rimanemmo a guardare“ (2021).
Et pour ce qui est du personnage illustre auquel sera rendu hommage, il s’agit de Marcello Mastroianni, dont on fête le centenaire de sa naissance. L’affiche du festival, dessinée par la graphiste Sentenza, le représente. Onze de ses films, tournés par les mythiques réalisateurs Fellini, Visconti, Comencini, Monicelli et autres, délecteront les cinéphiles. De plus, c’est la première fois que „La dolce vita“ (1960), film culte de Fellini/Mastroianni, sera projeté au festival de Villerupt!
Pour connaître les dates, les horaires et toute la panoplie d’événements, tels que les formations, les expositions, les concerts, les séances dédicaces, la pasta party, le karaoké, le tournoi de scopa … consulter le site du festival mis à jour quotidiennement: festival-villerupt.com.
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