France / Des plages normandes à l’Assemblée nationale, un 6-Juin pas comme les autres
Il y a quatre-vingts ans ce jeudi 6 juin, les troupes alliées lançaient sur la côte normande la plus grande opération de débarquement militaire naval et aéroporté de tous les temps, pour délivrer la France et plusieurs autres pays d’Europe de l’occupation nazie. Chaque année depuis, cet anniversaire est célébré officiellement, bien sûr; mais les cérémonies revêtent cette fois-ci une importance particulière.
D’abord par la magie des chiffres ronds: c’est le 80e anniversaire de cet événement qui allait changer le cours de la Seconde Guerre mondiale. Mais aussi parce que les derniers acteurs encore vivants de cette opération à nulle autre pareille sont aujourd’hui centenaires. Et que leur présence sur les lieux du débarquement, ces plages devenues mythiques qui avaient été rebaptisées de noms de code américains comme Omaha Beach, Juneau (la capitale de l’Alaska) ou Utah Beach, risque fort d’être la dernière. En tout cas dans cet effectif encore largement supérieur à une centaine de vétérans – dont près de dix mille compagnons d’armes dorment depuis huit décennies dans le cimetière militaire américain qui borde l’une de ces plages.
Mais au-delà de l’histoire – que le président Macron a d’ailleurs commencé à commémorer hier, en grand apparat, sur la côte bretonne puis normande – ce très important rendez-vous de la mémoire est aussi, et depuis des années déjà, une occasion de rencontres plus actuelles et plus diplomatiques. A telle enseigne que l’on a même pu parler de „format Normandie“ pour qualifier une catégorie de ces rencontres entre chefs d’Etat et/ou de gouvernement, en l’occurrence ceux de France, de Russie, d’Allemagne et d’Ukraine, née en juin 2014 …
Une occurrence qui ne risquait pas de se reproduire dix ans plus tard puisque, du fait de l’agression russe contre l’Ukraine, Vladimir Poutine n’a pas été invité, ni aucun autre représentant officiel de Moscou. En revanche, outre le roi Charles III d’Angleterre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera bien présent – il doit même prononcer demain vendredi un discours à l’Assemblée nationale française – de même que le chancelier Olaf Scholz et le président Joe Biden.
Des instructeurs français en Ukraine
Ce dernier arrivé dès hier matin en France et qui doit y rester encore deux jours en visite d’Etat. Sans parler des questions dont l’homme de la Maison-Blanche pourra faire l’objet à propos de ses propres perspectives électorales, les sujets de conversation, du conflit entre Israël et le Hamas à la guerre menée par la Russie contre Ukraine, en passant par le jeu de la Chine, les menées du terrorisme islamiste ou la situation en Afrique, ne devraient certes pas manquer entre ces quatre dirigeants.
Et cela d’autant plus que du côté français, le prochain envoi d’instructeurs militaires en Ukraine (on parle, dans l’immédiat, de cent à deux cents techniciens) n’est plus guère un secret, et semble même imminent. Au point que Vladimir Poutine a fait savoir mardi, par son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, que ces aides français seraient aussitôt considérées par les troupes d’invasion russe comme des cibles. Et cela après avoir fait déposer au pied de la tour Eiffel, par quelques agents de pays tiers mais sans que l’origine de cette petite manœuvre d’intimidation fasse le moindre doute, des cercueils barrés de l’inscription: „Soldat français en Ukraine“, et heureusement vides de tout corps.
L’Elysée a en outre annoncé que le président Macron s’exprimerait ce soir dans les journaux télévisés des deux plus grandes chaînes nationales, TF1 et France 2, en principe pour évoquer le souvenir du 6 juin, mais aussi pour parler de l’Europe. Et, très vraisemblablement, des élections européennes d’après-demain, que „sa“ liste aborde dans de très mauvaises perspectives, à en croire les sondages. Une intervention qui a évidemment suscité une levée de boucliers de la part de l’opposition.
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