Kopf des Tages / Evidemment féministe: Isabelle Schmoetten, attachée politique du „CID Fraen a Gender“
Isabelle Schmoetten, attachée politique du „CID Fraen a Gender“
Depuis septembre 2018, Isabelle Schmoetten occupe l’un des deux postes rémunérés du féminisme politique luxembourgeois. L’attachée politique du „CID Fraen a Gender“ incarne l’arrivée dans le débat d’une nouvelle génération de féministes moins frustrée que les précédentes par la société patriarcale, mais aussi plus étonnée par la longévité de cette dernière.
Depuis son arrivée, elle n’a pas hésité à bousculer les codes, en citant par exemple pour objet d’admiration Beyoncé, pour le bien fou que ses prises de position féministes ont diffusé dans toutes les couches de la société que personne ne leur obligeait à prendre. L’activiste n’est pas encore trentenaire. Elle est déjà l’aînée d’une génération dans laquelle le féminisme est un pan de leur culture. Les femmes vivent mieux leur corps et sont plus conscientes du rôle des hommes et du bénéfice qu’ils ont à tirer d’une sortie du schéma patriarcal.
Cette génération trouve désormais au „CID Fraen a Gender“ un laboratoire pour discuter des meilleurs moyens de plier les vieilles structures patriarcales. Ces structures, la native de Dudelange a appris à les identifier durant ses études en sciences sociales, et notamment au contact de Regina-Maria Dackweiler. Cette fille d’une mère féministe et d’un père écrivain sait manier les concepts pour mettre à nu la violence structurelle que subissent les femmes. Le monde des idées lui a aussi livré des termes comme l’intersectionnalité pour mieux exprimer la situation particulière de personnes qui cumulent les risques d’être exposées aux discriminations. Le sexisme peut ainsi prendre des formes nouvelles quand il s’additionne au racisme et/ou racisme de classe.
Pour autant, son expérience comme éducatrice sociale au retour de ses études le lui a rappelé: l’abstraction ne répond pas toujours à l’urgence du terrain. Loin des grands discours, il est des situations de femmes qu’on peut améliorer tout de suite, par des actions concrètes. C’est pour cela qu’Isabelle Schmoetten est à l’initiative d’une soirée consacrée à la situation des agentes de nettoyage au Luxembourg ce 28 février dans le cadre de la grève des femmes.
C’est au regard de ces situations souvent douloureuses, mais aussi pour le bienfait de tous, qu’elle est aussi une fervente partisane de la réduction du temps de travail et de l’augmentation du salaire social minimum qui devraient figurer dans le catalogue de revendications des femmes en grève. C’est le genre de mesures capables d’apporter les bienfaits du féminisme jusqu’à celles qui n’en ont pas encore assez connu les bienfaits. C’est par ce genre d’initiatives que le mouvement féministe refait la jonction avec le mouvement ouvrier auquel il a longtemps appartenu.
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