Législatives / La France va-t-elle se révéler ingouvernable?
La campagne pour les élections législatives a entamé hier sa troisième et dernière semaine avant le premier tour dans le même climat d’incertitude qui avait marqué son ouverture. Tout s’accorde en effet à laisser craindre, pour le soir du deuxième, le 7 juillet, une Assemblée nationale sans majorité absolue, ni perspectives d’une possible coalition de gouvernement.
A l’extrême droite, le Rassemblement national, conduit par Jordan Bardella qui vise le poste de premier ministre, mais à la condition de disposer de la majorité absolue des députés ce qu’à ce jour les sondages ne lui promettent pas, ne cesse d’édulcorer son programme dans l’espoir d’y rallier, d’abord dans les urnes puis éventuellement au Palais-Bourbon, des suffrages décisifs. Ce qui a fait dire ironiquement à celui qui siège encore à Matignon, Gabriel Attal, que le RN était le seul parti à trahir ses engagements avant même que le vote ait eu lieu.
La gauche, de son côté, quoique formellement réunie au sein du Nouveau Front populaire, se débat dans des querelles internes. D’abord sur la question de l’antisémitisme dont sont accusés de faire preuve un certain nombre de membres de La France insoumise; et accessoirement de la personnalité d’autres candidats que LFI a investis, fichés „S“ par la Sécurité intérieure ou poursuivis pour apologie du terrorisme. Mais aussi sur Jean-Luc Mélenchon lui-même, qui n’hésite pas à affirmer qu’il a „bien l’intention de gouverner la France“, alors même que les autres partis de gauche – Communistes, Socialistes et Verts – vont au contraire répétant, pour rassurer l’opinion modérée, que cette éventualité est exclue.
Cette controverse vient même de s’envenimer avec les derniers propos de l’ancien président socialiste François Hollande, qui se présente aux législatives en Corrèze, et y a notamment déclaré: „Si Mélenchon veut rendre service au Nouveau Front populaire, il faut qu’il se mette de côté, qu’il se taise (…). Quand il y a plus de rejet sur lui que sur Le Pen ou Bardella, il faut avoir conscience de quel est l’intérêt général.“ Mélenchon a aussitôt répliqué à Hollande en faisant huer dans un meeting le nom de l’ancien chef de l’Etat, dont il a estimé que ses attaques ne pouvaient l’atteindre car elles viennent de plus bas que lui: „Pour que l’offense atteigne sa cible, il faut qu’elle parte du même niveau que celle-ci, or ce n’est pas le cas!“ On en est là …
Mais si la division s’affiche de plus en plus ouvertement au sein de la gauche, celle-ci peut se rassurer en constatant que les sondages ne répercutent aucunement, en termes d’intentions de vote, le malaise que ces querelles peuvent susciter dans ses rangs. Clairement devancée par le RN, certes, elle n’en est pas pour autant écrasée, tant s’en faut; et elle devance elle-même clairement la majorité présidentielle sortante.
La participation serait en forte hausse
Dans les rangs de cette dernière, les plus optimistes veulent encore espérer en une sorte d’union sacrée contre les deux extrêmes, qui regrouperaient les centristes, macronistes ou non, les Républicains hostiles à Eric Ciotti et son alliance avec le RN, et des socialistes et écologistes modérés qui, comme certains autres élus de gauche, refusent toute alliance avec la frange antisémite de LFI. Pour l’instant cependant, il s’agit plus là d’une profession de foi que d’une analyse objective de l’état de l’opinion.
C’est en tout cas la posture décidément affichée par le président Macron lui-même, qui vient d’adresser aux Français par l’intermédiaire d’une sorte de lettre ouverte dans laquelle il commence par se justifier à nouveau sur sa dissolution si critiquée: „Le désordre des derniers mois ne pouvait plus durer. Les oppositions s’apprêtaient à renverser le gouvernement à l’automne, ce qui aurait plongé notre pays dans une crise au moment même du budget“, écrit-il.
Avant d’assurer qu’il „mesure l’ampleur du malaise démocratique actuel“ et qu’il ne veut pas „se contenter de continuer ce qui a été fait“. Mais en soulignant que pour lui – qui compte bien aller jusqu’à la fin de son mandat présidentiel, en 2027 – c’est le vote pour les candidats de la majorité présidentielle qui permettra d’aller de l’avant. „Cette troisième voie est la meilleure pour notre pays. Non seulement parce qu’elle protège les Français et prépare l’avenir. Mais parce qu’elle est la seule à pouvoir à coup sûr faire barrage à l’extrême droite comme à l’extrême gauche au second tour.“
Et le locataire de l’Elysée de conclure: „Ne vous résignez pas. Votez!“ Sur ce point-là au moins, il semble avoir toutes les chances d’être entendu: la participation électorale, qui était de moins de 48% aux législatives d’il y a deux ans, pourrait selon les sondages atteindre 65%. Reste à savoir au profit de qui.
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