France / Le budget de Barnier repose bien plus qu’annoncé sur de nouveaux impôts
L’Assemblée nationale a entamé hier l’examen – pour l’instant en commission des Finances – du projet de budget que le gouvernement avait rendu public jeudi soir. Les premières réactions enregistrées font présager un débat long et tendu; même si, aussi longtemps que le Rassemblement national ne sanctionnera pas l’exécutif, ce dernier peut espérer faire passer son texte, fût-ce au prix d’un nouveau recours à l’article 49-3.
Michel Barnier n’avait pas caché son intention de s’attaquer sans trop de détours à la dramatique situation des finances publiques que lui ont laissée ses prédécesseurs, macronistes en tête, avec une dette de 3.230 milliards d’euros, et un déficit budgétaire qui pourrait atteindre à la fin de cette année les 6% du PIB, double entorse aux règles européennes. Exercice qui n’avait déjà rien de simple, mais que compliquait encore, à l’évidence, l’absence de toute majorité parlementaire pour la nouvelle équipe.
Mais il avait prudemment annoncé aussi que ce début de remise sur les rails de la gestion de l’argent public s’appuierait d’abord sur de sérieuses économies de la part de l’Etat, et en second lieu seulement sur de nouveaux impôts. Lesquels, de toute façon, ne frapperaient que les ménages très aisés (avec plus de 500.000 euros de revenu annuel), et les entreprises faisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Tel qu’il a été révélé jeudi soir, le projet de la loi de finances pour 2025 est pourtant pris très largement par les observateurs comme un budget d’austérité. Sans réformes de structures, mais avec, bien plus sûrement qu’une réduction du train de vie de l’Etat, une cascade de hausses d’impôts, directs mais aussi indirects – ces derniers étant présumés plus discrets et donc relativement indolores pour les contribuables. Et le texte venait tout juste d’être publié que l’on annonçait – aussi – des hausses de la fiscalité sur l’électricité, et sans doute plus encore sur le gaz.
Certes, pour un gouvernement, dépenser moins est toujours plus douloureux et plus long à mettre en œuvre que d’augmenter les impôts. Mais en l’occurrence, le gouvernement Barnier aurait gagné à être plus clair dès le début. Des mesures comme la diminution du remboursement des consultations médicales par la Sécurité sociale, le gel de six mois de l’augmentation des retraites pour suivre l’inflation, ou encore le tour de vis sur les arrêts-maladie ne constituent sans doute pas de nouveaux impôts. Mais la restriction de ces prestations conduira nombre de Français à engager de nouveaux frais, auprès de leurs mutuelles-santé notamment – lesquelles vont d’ailleurs devoir, du coup, augmenter leurs cotisations.
Le „mille-feuilles administratif“
Et que dire de l’effort budgétaire demandé aux collectivités locales? Certes, l’absurdité financière que constitue ce qu’on appelle le „mille-feuilles administratif français“, empilement de différentes structures territoriales souvent redondantes et qui ont chacune leur budget et leur corps de fonctionnaires spécialisés, avec ce qu’il y faut de locaux et de voitures de fonction, a un coût qui devrait être réduit. Mais au fil des ans, l’Etat central s’est défaussé sur ces collectivités de tâches qui lui incombaient jusqu’alors, sans toujours les doter des ressources nécessaires. De sorte que là aussi, les prestations aux citoyens, en matière de routes, d’éducation, d’équipements sportifs et sociaux notamment, vont être réduites.
De sorte qu’au total, le principe de base qui avait été annoncé pour les économies de 60 milliards d’euros prévues pour ce nouveau budget – un tiers de nouvelles ressources fiscales pour l’Etat, mais en échange deux tiers de baisse des dépenses publiques – semble, concrètement, se trouver pratiquement inversé. C’est d’ailleurs le verdict du Conseil consultatif des Finances publiques. L’effort requis va en réalité reposer aux deux tiers sur les contribuables, soit par la hausse des impôts, soit par la diminution de certaines prestations publiques, et pour un tiers seulement sur le tassement (on n’ose dire la réduction) des budgets publics. Un détail extraordinairement maladroit: le budget de fonctionnement de l’Elysée, sur lequel la Cour des Comptes avait déjà lancé plusieurs mises en garde, va, lui, augmenter …
Reste que certains ministères vont tout de même être frappés par des suppressions de postes de collaborateurs partant à la retraite. La Défense, la Justice et l’Intérieur y échappent, mais plus de 4.000 postes d’enseignants vont disparaître dès l’an prochain, en principe „du fait de la baisse du nombre d’élèves“. Compte tenu de l’état actuel de l’Education nationale en France, on peut prédire à cette mesure un accueil particulièrement houleux.
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