France / Les consultations avec les partis commencent – premier invité: le RN
François Bayrou va entamer ce lundi matin la série de consultations qu’il doit avoir à Matignon avec les dirigeants des différents partis politiques représentés à l’Assemblée nationale. Tous, sauf La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, ont déjà fait savoir qu’ils répondraient à cette invitation.
Ce qui ne signifie pas que l’entreprise du nouveau premier ministre s’ouvre sous des auspices beaucoup plus favorables que cela avait été le cas pour son prédécesseur, dont le passage à la tête du gouvernement n’aura duré que trois petits mois … Déjà, le fait que M. Bayrou commence ses entretiens par Marine Le Pen et Jordan Bardella, les deux chefs de file du Rassemblement national, a fortement déplu à la gauche, qui avait tant reproché à Michel Barnier de s’être en quelque sorte mis dans la main de la formation d’extrême droite – à telle enseigne que c’est lorsque celle-ci a finalement décidé de le censurer qu’il a été renversé.
A quoi, il est vrai, son successeur a beau jeu de répondre qu’il recevra les représentants des groupes parlementaires dans l’ordre de leur importance numérique décroissante et que le RN constitue à la fois le premier parti de France, et le groupe de députés le plus nombreux – même si la gauche, par le regroupement de quatre formations – LFI, les communistes, les socialistes et les écologistes – est, au total, plus nombreuse au Palais-Bourbon, mais en quatre groupes différents.
En outre, François Bayrou prétend rechercher, entre toutes les forces politiques qui voudront bien dialoguer, les lignes de convergences qui, si limitées fussent-elles, seraient susceptibles de construire une ou plutôt des majorités successives sur certains dossiers, pour permettre à la France de sortir du blocage parlementaire – et donc gouvernemental – dans lequel elle semble enfermée pour l’instant.
Une stratégie qui aurait plutôt, semble-t-il, la sympathie de l’opinion, partagée, devant ce blocage et les surenchères ou les interdits auxquels il donne lieu, entre la lassitude et l’exaspération.
Le problème étant que tout en affichant une (très relative) bonne volonté, les partis ne semblent pas prêts pour l’instant à renoncer à ce qu’ils appellent leurs „lignes rouges“. Autrement dit: les points sur lesquels il n’est pas question de céder, comme, pêle-mêle, le retrait ou le maintien de la réforme des retraites, une nouvelle loi sur l’immigration, l’augmentation de la fiscalité – qui est pourtant déjà la plus lourde des pays de l’OCDE – ou la reconduction au poste de ministre de l’Intérieur du très droitier Bruno Retailleau.
Comment Bayrou a forcé la main à Macron
Quant au système qu’envisagent certains et qui, pour préserver un tant soit peu la stabilité, consisterait à échanger un engagement du futur gouvernement de ne pas tenter de faire passer en force un de ses projets en usant de l’article 49-3, contre celui du Parlement de ne pas déposer de motion de censure, il pose un vrai problème constitutionnel. Car il reviendrait, pour l’un comme pour l’autre, à renoncer par avance à l’une de ses prérogatives fortes garantissant le plein exercice de leur autorité respective.
L’opposition, de l’extrême gauche à l’extrême droite, dénonce en outre par avance le risque, si ce n’est même la certitude, de voir M. Bayrou, qui fut après tout un macroniste de la première heure, même s’il n’en avait guère été récompensé jusque-là, remettre le gouvernement au service de l’Elysée. Et donc poursuivre, fût-ce sous des apparences un peu différentes, la politique qui a été durement sanctionnée par les électeurs lors des législatives de juin et juillet derniers.
De ce point de vue cependant, l’attitude du nouveau premier ministre ne semble pas, jusqu’à présent, justifier cette crainte. Des rumeurs concordantes semblent en effet confirmer que le long tête-à-tête avec le chef de l’Etat à l’issue duquel M. Bayrou a été choisi pour diriger le gouvernement a été très houleux (voir Tageblatt du 14 et 15 décembre).
Car Macron a commencé par lui expliquer que son choix s’était porté sur quelqu’un d’autre: en l’occurrence Sébastien Lecornu, jusqu’à présent ministre des Armées et venu des rangs de LR, même s’il a ensuite adhéré à la formation macroniste. Et jugé moins susceptible d’ouvrir le dialogue avec la gauche modérée. François Bayrou, qui peut avoir à l’occasion assez mauvais caractère, a fini par s’emporter, disant notamment au président de la République: „Je suis venu avec toi pour faire de grandes choses, pas des petites; et si c’est ça, je m’en vais.“ Sous-entendu: avec mes 36 députés. Dans un contexte où chaque voix compte, la menace ne pouvait être prise à la légère …
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