France / Nouveau gouvernement: La possible prépondérance LR inquiète les macronistes
Michel Barnier poursuit ses consultations dans son bureau de l’hôtel Matignon en vue de constituer – enfin – son gouvernement, sur la composition duquel aucune rumeur un tant soit peu crédible n’a filtré pour l’instant. Même si les hypothèses vont bon train au fur et à mesure qu’il y reçoit, parfois pour la deuxième ou troisième fois, des personnalités.
Une seule certitude: Stéphane Séjourné, jusqu’alors ministre des Affaires étrangères du gouvernement démissionnaire, ne fera pas partie de la nouvelle équipe, puisque le président Macron a décidé de l’envoyer à Bruxelles pour y remplacer le commissaire européen Thierry Breton, démissionnaire à la suite d’un différend à rebondissements avec Ursula von der Leyen. De là à imaginer que M. Breton pourrait, lui, reprendre le rôle de ministre qu’il a déjà exercé dans le passé… En attendant, le premier ministre a reçu, hier après-midi, MM. Gérard Larcher, président du Sénat, Bruno Retailleau, chef du groupe sénatorial de la droite, et Laurent Wauquiez, qui exerce les mêmes fonctions à l’Assemblée.
Cette abondance de consultations chez les Républicains commence à faire sérieusement craindre aux autres partis, qu’il s’agisse de ceux de l’ancienne „majorité présidentielle“ ou à plus forte raison de ceux de l’opposition, que les LR, pourtant arrivés en cinquième position aux dernières élections législatives avec seulement 47 députés sur 577, ne se taillent la part du lion dans le nouveau gouvernement, après avoir déjà vu l’un des leurs accéder à Matignon.
Lequel, cependant, continue de mettre l’accent sur l’intention qui est la sienne de composer une équipe ministérielle „plurielle“, qui permettrait „à des gens qui n’ont pas la même opinion sur tout de travailler ensemble au redressement du pays“; conformément, ajoute-t-il, à ce qui „a toujours été [sa] ligne de conduite“. Mais si diversité il y a, elle semble bien, pour l’instant, se limiter à la droite et au centre. Outre, peut-être, quelques personnalités de la société civile, qui pourraient panacher un peu l’image gouvernementale, mais sans en pondérer vraiment le profil politique.
Les révélations de François Ruffin
Car du côté gauche, la situation semble bien verrouillée. Du moins en ce qui concerne une éventuelle participation, si conditionnelle fût-elle, au gouvernement Barnier. L’interdiction faite en coulisse par La France Insoumise, et répercutée par le PS, à l’ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, d’accepter Matignon que lui proposait M. Macron, a dissuadé les élus de la gauche modérée qui pouvaient espérer infléchir de l’intérieur la ligne du nouvel exécutif de tenter l’aventure.
Il est vrai que la gauche est en ce moment en proie à un autre nouveau trouble interne, avec la publication du livre d’un ancien cadre de LFI, François Ruffin, réélu député de justesse le 7 juillet malgré l’opposition farouche de Jean-Luc Mélenchon, et inscrit, depuis, chez les Verts. Dans son livre, Ruffin lève le voile sur les ambitions et les méthodes électorales du patron de LFI: „Nous faisions une ‘campagne au faciès’“, explique-t-il, ajoutant en substance que seuls les électeurs potentiellement musulmans devaient faire l’objet d’une prospection méthodique. Pire encore pour M. Mélenchon: ce dernier a, comme on a pu le voir et l’entendre à la télévision, donné consigne à ses militants de ne se consacrer qu’aux banlieues et aux jeunes: „Le reste, dit-il, ne nous intéresse pas, c’est du temps perdu.“
Inutile de dire que de tels propos, très commentés ce week-end, en particulier à la fête annuelle du quotidien communiste l’Humanité, ont fortement ébranlé la solidarité que LFI avait réussi jusqu’à présent à imposer à l’ensemble de la gauche en faveur de son leader et de ses thèses. Et que les révélations de François Ruffin, même si beaucoup trouvent qu’il aurait pu ne pas attendre une dizaine d’années avant de les faire, vont compliquer singulièrement la reconstitution du Nouveau Front populaire si, comme l’assure de son côté le RN avec gourmandise, une nouvelle dissolution de l’Assemblée a lieu dès la fin de l’année d’attente imposée par la Constitution.
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