France / Olivier Faure (PS) se dit „prêt“ pour Matignon
Les pourparlers vont bon train, à gauche comme chez les macronistes ayant survécu à la nette diminution de leur groupe parlementaire, sur ce que pourraient être les contours de la nouvelle majorité, et du gouvernement, à commencer par le nom de son chef. De son côté, le chef de l’Etat, qui part pour le sommet de l’OTAN à Washington, brille par son silence.
Les Français partent en vacances ces jours-ci, dans le soleil d’un été enfin venu, avec trois sentiments dominants: celui de laisser derrière eux, pour un moment, les soucis et les aléas de la publique; celui aussi, qui n’est pas sans rapport avec le premier, d’avoir paré à l’essentiel en empêchant l’extrême droite d’arriver au pouvoir, fût-ce en votant au second tour pour des candidats qui ne leur plaisaient pas forcément; et enfin, tout de même, une grande perplexité devant des lendemains politiques bien incertains, aux données contradictoires. Car si l’on devait résumer en trois mots leurs réactions apparemment multiples aux résultats de dimanche soir, ce serait: „Où allons-nous ?“
Les (ré)élus de tous bords font en souriant leur entrée ou leur retour au Palais-Bourbon sous l’œil des caméras, certes; et leurs troupes, qui arrivent par vagues successives pour se faire inscrire et recevoir, comme un soldat qui rejoint l’armée, leur paquetage, dont cette belle écharpe tricolore qu’ils arborent, pour certains, avant même d’avoir pris leurs fonctions. Mais simultanément à l’euphorie d’avoir conquis ou gardé un siège de député règne parmi eux, tout comme dans l’opinion, un évident embarras: quelle pourra bien être, demain (et déjà, d’ailleurs, justement: quand situer ce „demain „?) le nom d’un nouveau premier ministre. Et corollairement la composition de la majorité, fût-elle relative, sur laquelle il – ou elle – devra s’appuyer pour composer son gouvernement, et se mettre au travail. Et sur quel programme?
La question du premier ministre, qui conditionne évidemment les deux autres, fait l’objet d’âpres tractations à gauche. La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon en tête, estime qu’il ne saurait sortir que de ses rangs, pour appliquer „tout son programme, rien que son programme“. Et cela en vertu de la „tradition républicaine“ qui veut que le chef de l’Etat appelle à Matignon un représentant du groupe parlementaire le plus important à l’Assemblée nationale. Le problème étant que si les partis qui composent le NFP (Nouveau Front populaire) reprennent leur indépendance par rapport à la formation mélenchoniste, celle-ci sera clairement … minoritaire, peut-être par rapport au PS, en tout cas par rapport au RN.
Le calcul du RN
Côté socialiste, on préfèrerait Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, qui s’est, hier après-midi, déclaré „prêt“ pour exercer les fonctions de premier ministre. Marine Tondelier, chez les écologistes, est aussi jugée comme ayant un bon profil. Chez certains responsables de gauche en quête d’une personnalité plutôt consensuelle, et rompue aux manœuvres politiques, François Hollande a plutôt la cote. Réélu en Corrèze à la faveur d’une triangulaire, l’ancien président est partisan d’une alliance de compromis avec le centre, puisque la gauche seule, même si elle demeure unie, est loin de disposer d’une majorité absolue au Palais-Bourbon. Plusieurs autres personnalités du NFP n’hésitent pas à se citer elles-mêmes comme „premier-ministrables“.
Mais au centre et à droite aussi, si la foire aux ambitions est moins voyante pour cause de défaite électorale, les spéculations et les pourparlers vont bon train. Emmanuel Macron, en effet, n’a manifestement pas renoncé à trouver, entre les deux blocs RN et NFP, une sorte de voie médiane qui regrouperait, outre ce qu’il lui reste de troupes parlementaires, des élus de la gauche modérée et des députés LR qui le seraient aussi. Mais sur ce terrain-là, deux personnalités presque opposées sont à l’œuvre, en coulisse pour l’instant : l’encore premier ministre Gabriel Attal, qui, outre les affaires courantes, s’emploie à constituer une telle majorité de rechange ; et Gérald Darmanin, qui tente la même opération, mais en la centrant sensiblement plus à droite, avec son ancien parti LR.
La famille lepéniste, de son côté, sait bien qu’elle ne sera pas courtisée par les deux autres blocs. Elle tente d’analyser les raisons de son échec-surprise en sièges, tout en soulignant qu’elle constitue le parti qui a le plus avancé à l’Assemblée, et qu’elle a rassemblé largement plus de dix millions de voix, contre guère plus de sept au NFP. Mais surtout, certains de ses stratèges se félicitent que la nouvelle configuration parlementaire française, si difficile à gérer, puisse inaugurer une longue période de chaos, de motions de censure, de revirements et de conciliabules de coulisses, qui favorisera par contraste, dans trois ans, la candidature de Marine Le Pen à l’Elysée.
„On se console comme on peut“, ironisent certains. Mais d’autres, à gauche comme dans la droite modérée, prennent ce calcul du RN très au sérieux, si les tractations devaient s’éterniser sans résultat durable.
- Sandy Artuso macht mit „Queer Little Lies“ Esch zum queeren Kultur-Hotspot - 26. November 2024.
- Gewerkschaften und Grüne kritisieren „Angriffe der Regierung“ auf Luxemburgs Sozialmodell - 26. November 2024.
- Sozialwohnungen statt Leerstand: Was die „Gestion locative sociale“ Eigentümern bieten kann - 26. November 2024.
Sie müssen angemeldet sein um kommentieren zu können.
Melden sie sich an
Registrieren Sie sich kostenlos