Expo-Vente / Un enjeu de taille: Salon du „Cercle artistique de Luxembourg“
Il y autant d’œuvres à découvrir et à acheter pour le salon 2022 que le Cercle artistique de Luxembourg (CAL) compte d’années: 129. La tendance est à des œuvres de taille réduite, à l’envers d’une tendance à l’expansion observée ces dernières années.
Ils étaient 147 à vouloir en faire partie. Ils ne sont finalement que 43 artistes à avoir été retenus pour l’édition 2022 du Salon du Cercle artistique de Luxembourg (CAL). Ce nouveau crû se distingue par de nouvelles tendances, que le président du CAL, Marc Hostert, attribue volontiers à la période de la pandémie du coronavirus. Cet épisode a manifestement provoqué un „repositionnement“ pour bon nombre d’artistes et un reserrement sur des pratiques moins aventureuses. Ce sont aussi les pénuries dans les chaînes d’approvisionnement qui pourraient expliquer le recul de la sculpture et de la photographie, tandis que la peinture est surreprésentée. Les toiles aussi deviennent moins grandes, au point que Raymond Faber, membre du conseil d’administration du CAL, avait pensé qu’il manquait des œuvres au moment de les distribuer dans l’espace d’exposition de 600 mètres carrés qu’offre le Tramschapp, où le salon se tient pour la sixième fois d’affilée. Il s’est finalement rendu à l’évidence, puis a trouvé que cela donnait une „impression plus aérée à l’ensemble“.
Valider un parcours
Pour la première fois depuis plusieurs décennies, les hommes forment la majorité des artistes retenus par le jury international composé de Paul Di Felice (docteur en arts visuels), Lis Hausemer (MNHA), Anke Reitz (CNA), Anna Bulanda-Pantalacci (Académie européene d’art de Trêves) et Marie-Noëlle Farcy (MUDAM). Vingt-et-un des artistes présents sont membres du CAL. Pour le devenir définitivement, il faut être sélectionné à trois reprises en l’espace de sept années, ce qui est pour les organisateurs un moyen de „valider un parcours de qualité“, dixit Raymond Faber. À l’inverse, huit artistes sont exposés au salon pour la première fois.
Généralement, le salon du CAL réserve le hall d’entrée à l’exposition d’artistes invités. Ce seront deux valeurs sûres, à savoir les deux doyens parmi les120 artistes membres du CAL, Germaine Hoffmann et Arthur Unger, qui sont ainsi mis à l’honneur. L’année dernière, au même endroit, on pouvait découvrir les œuvres onéreuses d’un certain Jeff Dieschburg qui allait être rattrapé quelques mois plus tard par des accusations de plagiat qui attendent encore leur dénouement. Ce précédent n’a pas nécessairement occasionné de surveillance accrue. Les artistes sont contractuellement engagés à livrer une œuvre originale. Par contre, c’est sur une autre condition à remplir que les organisateurs du CAL ont renforcé leur vigilance. Les artistes doivent soumettre au jury des œuvres inédites, qui n’ont jamais été exposées ni même montrées avant l’ouverture du salon. Elles ne doivent pas même avoir été montrées sur les réseaux sociaux, ni même lors de leur réalisation qui ne doit pas remonter avant 2021.
Le catalogue en revêt une importance d’autant plus grande pour documenter le travail original des artistes, qui soumettent trois œuvres au jury, lesquelles, en cas de candidature retenue, sont toutes trois exposées en bloc durant le salon. Le catalogue permet un large tour d’horizon de ces artistes aux parcours et expériences très variées. On y découvre des artistes invités à candidater par des membres du CAL comme l’Allemande Martina Diederich, invitée d’Anne Recker. On croise aussi le récent récipiendaire du prix de la sculpture Schlassgoart, Pit Molling, et ses manufactures. On y rencontre aussi le créateur du petit Cabinet de curiosités du Limpertsberg, Mr. Pilo, qui transforme en ready-made antimilitaristes certaines de ses trouvailles, comme une „toise militaire de sélection pour envoyer les militaires au casse-pipe“. On rencontre également Stéphanie Uhres, qui expose également en ce momemt à la Konschthaus de Schifflange, Pit Riewer, qui avait fait une entrée remarquée l’année dernière, et Chantal Maquet dont les œuvres colorées, parions-le, risquent de trouver très rapidement preneurs. Parmi les œuvres les moins onéreuses (avec des prix à trois chiffres), mais pas les moindres pour autant, figurent les collages en trois dimensions de Yannick Tossing. Il fait partie des neuf jeunes artistes sélectionnés cette année. Le CAL remarque le nombre plus grand de jeunes Luxembourgeois qui poursuivent des études supérieures artistiques et sélectionnera d’ailleurs 15 à 20 artistes de moins de 35 ans lors de son exposition de printemps (du 12 au 19 mars).
Infos
Vernissage aujourd’hui à 17 h, puis ouverture les samedi et dimanche de 10 à 19 h, et du lundi au vendredi de 14 à 18 h. Catalogue en vente à 20 euros. Conférence le 25 novembre à 19 h: „Le Cercle artistique de Luxembourg: une vitrine pour la jeune création?“ par Nathalie Becker.
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