Concert / Wild Children: Les Black Keys à la Rockhal
Devant une Rockhal pleine à craquer, le fameux duo américain a joué un set à la fois saturé et sensuel, qui se focalisait moins sur les derniers albums que sur les tubes d’„El Camino“ et „Brothers“.
La série estivale de l’Atelier, bien entamée avec les Beatsteaks mercredi soir, continue son bonhomme de chemin avec le concert des légendaires Black Keys, qu’on aurait certes préféré voir dans la salle plus cosy de l’Atelier ou au Club de la Rockhal, mais qu’on a donc dû programmer dans la grande salle à cause de l’énorme affluence là où quelqu’un, lors du concert, disait que ce genre de blues rappelait bien plutôt les jeudis de blues intimistes au Liquid, qui vient d’ailleurs enfin de rouvrir ses portes au Grund.
C’est un peu cela qui fait l’attrait des Black Keys qui, sans nullement trahir le genre qu’ils pratiquent – c’est du blues bien sale qu’ils déclinent à longueur d’album –, ont réussi à le transcender, simplement en utilisant de façon très futée les codes d’un genre souvent décrié comme un peu simpliste et répétitif, en y glissant des mélodies pop imparables, des synthés étincelants, en le saupoudrant d’un peu de funk et de pop indé pour un style inégalable et fortement sensuel.
„Dropout Boogie“
Que l’apogée fut atteinte, dans la discographie du groupe, avec „El Camino“ et „Brothers“ (et que, conjointement, les derniers albums, on les a un peu moins écoutés), Dan Auerbach et Patrick Carney (qui se font accompagner en live de toute une ribambelle de musiciens additionnels) en sont bien conscients, comme en témoigne une setlist qui puise pour presque la moitié dans ces deux albums, le concert étant émaillé de titres-phares comme „Gold On The Ceiling“, „Howling For You“ ou encore „Little Black Submarines“, sans qu’ils négligent pour autant les temps forts des albums publiés en amont – plus crus, un peu moins ciselés – et en aval – aux mélodies un tantinet moins entêtantes – des deux chefs-d’œuvre, comme en témoignaient les excellents „Fever“ (de „Turn Blue“), „Wild Child“ (du dernier album en date „Dropout Boogie“) ou encore „Lo/Hi“ (de „Let’s Rock“).
Si l’on peut se plaindre du fait que le volume sonore état un peu bas – dans la vingtième rangée où nous étions placés, on arrivait à commenter la qualité du concert sans devoir gueuler, c’est dire –, force est de constater que le son était cristallin et précis, qui permettait de profiter du timbre d’Auerbach, de son jeu de guitare précis et saturé et de réaliser à quel point ce groupe est rodé sans qu’il donne l’impression de simplement égrener les tubes. Au final, quand le concert se clôt sur l’incontournable „Lonely Boy“, l’on se dit que ce premier été post-pandémique commence vraiment sous les meilleurs auspices.
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