Concerts ce weekend / En avant la musique: Snow Patrol et Calvin Harris au Luxembourg
Snow Patrol et Calvin Harris jouent cette semaine sur le site Luxexpo Open Air, invité par Den Aterlier. C’est donc l’occasion de faire un petit zoom sur les poids lourds de la pop et le petit prince de l’électro.
Snow Patrol, le 7 juillet sur le site Luxexpo Open Air
Entre Jane’s Addiction et Snow Patrol, a priori, il n’y a rien à voir. Et pourtant il y a des liens. Encore une question de litige? En tout cas d’imbroglio, minime, puisque c’est, entre guillemets, à cause de – ou grâce à – Eric Avery, que Snow Patrol se nomme ainsi, l’ancien bassiste de Jane’s Addictions ayant fondé Polar Bear, nom choisi initialement par la patrouille de neige. C’est en Écosse, en 1994, que le frontman Gary Lightbody regroupe Mark McClelland à la basse et Jonny Quinn à la batterie, pour ce que seront donc les Snow Patrol. Par rapport à Jane’s Addiction, les nineties leur accordent un succès d’estime, pour ne pas dire une certaine confidentialité, avec, néanmoins, une reconnaissance critique, pour ne pas dire unanime. C’est la popularité de la décennie suivante, par le décollage de l’album „Final Straw“, qui leur colle l’étiquette de „formation des années 2000“. Avec Snow Patrol, classique s’accorde avec intemporel.
Dans les nineties, le rock alternatif est accolé au grunge, mais aussi à la britpop. Cela est curieux quand il s’agit de deux genres qui renvoient, souvent, à des compositions assez classiques, en tout cas plutôt rétro. La musique de ce présent-là est électronique, et plus largement, post-moderne. Snow Patrol sonne assez classique, mais dans le sens où le „déjà entendu“ se traduit par des airs entêtants, donc familiers. Il n’y a pas besoin de réécouter le morceau cent fois pour qu’il entre dans la tête, en revanche, parce qu’il entre tout de suite dans la tête, on va le réécouter cent fois. En 1995, quand le groupe signe sur le label écossais de Belle and Sebastian (Jeepster), c’est déjà un signe, sinon une marque: celle d’un bel artisanat pop, limpide, voire la promesse de chansons faciles à siffloter, sous la neige ou en pleine canicule dans un stade.
Car oui, Snow Patrol se déploie dans les années 2000 comme une machine à tubes, à partager sans modération. Une flopée de morceaux sont des hymnes où l’on boit les mots de Lightbody pour noyer son chagrin. Ce qui n’empêche pas le groupe d’avoir soif de découvertes et d’expérimentations: pour „A Hundred Million of Suns“, il s’échappe à Berlin, dans les mythiques studios Hansa, par où sont passées des pointures krautrock mais aussi Lou Reed, David Bowie et Iggy Pop. En tout cas, que cela soit pour „Chocolate“, „Chasing Cars“ ou „Just Say Yes“, le public approuve, nombreux, la pop de Snow Patrol, le cœur serré, les bras en l’air.
Calvin Harris, le 6 juillet sur le site Luxexpo Open Air
Si, dans les années deux-mille, il y a le retour du rock (The Strokes, The White Stripes, Franz Ferdinand, Interpol …), l’électro, elle, semble n’être jamais partie. En s’illustrant dans le genre, un petit nouveau, nommé Calvin Harris, va monter, monter … jusqu’à devenir un mastodonte presque à la hauteur, en termes de popularité, de Bob Sinclar ou de David Guetta. Question chiffres, il est aujourd’hui le DJ le plus riche du monde.
Les années zéro sont, pour lui, celle du top départ. En l’occurrence, celles d’un départ top. Son premier disque porte un titre potache: „I Created Disco“. Harris n’a pas inventé le disco, mais lui a remis, éventuellement, quelques paillettes sur les joues. Dans l’esprit. En réalité, l’album navigue surtout entre électroclash et électro-funk. Nous sommes en 2007, c’est l’année de deux chefs-d’œuvre post-électro (c’est-à-dire hybrides et fourre-tout): „Sound Of Silver“ de LCD Soundsystem et „Attack Decay Sustain Release“ de Simian Mobile Disco. À côté, Calvin Harris fait figure de jeunot. Il a envie de séduire.
Il y a, chez lui, un esprit électro-funk, à la Hot Chip ou Metronomy. Il y a aussi ce principe d’imposer des formules, à défaut de refrains, par des biais robotiques („This is the Industry“) ou juste synthétiques. Ce sont des gimmicks qui s’accrochent aux tympans, comme un chewing-gum aux dents, et qui, à force d’y être, ne perdent pas leur saveur pour autant. Et ne sont pas jetables. „Acceptable in the 80’s“ est réécoutable en 2024. S’il y a, au départ, les synthés kitsch et le côté rigolo, Calvin passe vite aux choses sérieuses. Et ce, tout en conservant sa touche fun. Mais aussi, en s’affranchissant de la solitude, due à sa passion pour la musique, car l’Anglais bidouille depuis tout petit, isolé dans sa chambre, à se couper de la vie sociale. Pour reprendre l’un de ses hits, „I’m not Alone“: Calvin est loin d’être seul. Sa pop-house aujourd’hui fédère. Avec la cavalcade soul „Ready for the Weekend“ ou le pétaradant „Blame“, il fait danser des millions de clubbers, sur la piste ou même chez eux. Ses productions lui ont permis de collaborer avec Kylie Minogue ou Dizzee Rascal, pour „Dance Wiv Me“. Bref, dansez avec lui.
- Eine Person lebensgefährlich verletzt – Experten ermitteln, Straße bleibt noch gesperrt - 27. November 2024.
- Sandy Artuso macht mit „Queer Little Lies“ Esch zum queeren Kultur-Hotspot - 26. November 2024.
- Gewerkschaften und Grüne kritisieren „Angriffe der Regierung“ auf Luxemburgs Sozialmodell - 26. November 2024.
Sie müssen angemeldet sein um kommentieren zu können.
Melden sie sich an
Registrieren Sie sich kostenlos