Après des discours du nouvel ancien président du CA de la Philharmonie Pierre Ahlborn et de la ministre de la Culture Sam Tanson („déi gréng“) qui permirent de cocher les cases des substantifs devenus obligatoires dans des discours politiques tenus dans le milieu de la culture (résilience, pandémie, retour à la norme), son directeur Stephan Gehmacher ne fut pas peu fier de présenter une nouvelle saison tellement riche en concerts, festivals et événements que cet article pourrait se contenter d’une énumération fastidieuse de noms plus et moins connus – et qu’il serait tout aussi long que ce que j’ai l’habitude de pondre.

Plutôt que de vous assommer donc avec des listes interminables – la place nous manque de toute façon –, on fera ressortir ici quelques pépites qu’on classifiera par catégories de mélomanes, vous invitant à vous plonger dans l’épais volume imprimé ou sur le site de la Philharmonie afin d’y dénicher ce qui vous plaira le plus.

Aux cinéphiles, au-delà du format des ciné-concerts où l’on montrera entre autres Fantasia, un classique du vieux Disney, il convient avant tout de recommander la soirée autour de la B-O des films de Clint Eastwood, B-O souvent composées par son fils Kyle et réarrangées pour l’occasion par Gast Waltzing, qu’on ne présente plus (désolé Gast.)

Pour ceux qui aiment la Philharmonie parce qu’elle ose sortir des sentiers battus de la musique classique, il faut recommander les concerts d’Ólafur Arnalds, devenu un habitué des sons urbains à la Philharmonie, et des musiciens locaux Francesco Tristano et Pascal Schumacher, tous trois présentant de nouveaux projets captivants.

Les inconditionnels de l’OPL verront un orchestre philharmonique en plein chamboulement, certains postes devant être pourvus par de nouveaux musiciens suite à quelques départs en retraite. Au-delà de ce changement, l’OPL fera une tournée du côté de la Corée du Sud et compte s’attaquer ensemble à des œuvres et des compositeurs qui ne font pas partie de leur répertoire habituel, comme Daníel Bjernason.

Les férus des grands noms de la musique classique entendront notamment des œuvres de Brahms, de Mozart et de Ligeti et pourront, outre les résidences de Sir András Schiff et Sir John Eliot Gardiner, se réjouir d’une sélection qui fait un partage juste entre des revenants (Lang Lang, Anne-Sophie Mutter, Sir Simon Rattle, Yuja Wang), des légendes (Maria Joã Pires, Gidon Kremer, Martha Argerich, Krystian Zimerman) et des découvertes (Víkingur Ólafsson, Klaus Mäkelä, Daniel Lozakovich, Cristian Măcelaru), même s’il est dommage que, parmi les quatre découvertes présentées par les responsables de la programmation, il n’y eut aucune femme.

Côté jazz, là encore, on est servi, avec un nouveau festival qui fait hommage à de grands artistes du free jazz comme Evan Parker, la „grande fresque jazzy“ (avec le Jazz at Lioncoln Center Orchestra et Wynton Marsalis), le retour de Gregory Porter et du projet MoodSwing Quarett du grand Joshua Redman ou encore le nouveau projet d’un des grands noms du jazz luxembourgeois, Greg Lamy.

Pour ceux qui ont des enfants et qui pensent à juste titre qu’il est judicieux de commencer tôt l’éducation musicale des bambins – notons entre parenthèses que la Philharmonie est désormais soutenue de façon assez conséquente par le Ministère de l’Éducation et que son programme éducatif s’en trouve visiblement renforcé –, il y a non moins de 160 événements disséminés pour les petits sur la saison 22/23, dont un programme pour les enfants de moins de cinq ans et des festivals autour de sujets aussi variés que la famille, Noël et la nature. Si l’on y ajoute les festivals comme le Rainy Days ou l’Atlantico, ça fait pas mal de billets à acheter (ou d’abonnements à prendre) sur philharmonie.lu.

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Jeff Schinker

Jeff Schinker ist seit Anfang 2017 für die Kulturseiten des Tageblatt verantwortlich. Nach einem Komparatistik-Studium an der Sorbonne, ein paar ersten literarischen Veröffentlichungen, jahrelanger Tätigkeit als freier Mitarbeiter bei diversen Luxemburger Tages- und Wochenzeitungen und einem Stipendium im „Literarisches Colloquium Berlin“ (LCB) kombiniert Schinker seit einigen Jahren brotloses Autorendasein und journalistische Tätigkeit. Er berichtet unermüdlich über Literatur, Musik, Theater, Film und Kulturpolitik, mag Avantgarde-Literatur mit Herz, instrumentale Gitarren- und progressive Elektromusik, Autorenkino, politisch engagiertes und formal spannendes Theater, kann kommerziellem Einheitsbrei und hochtrabenden Egos wenig abgewinnen – und glaubt nicht an Schlaf.

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