Concert / „Raise your glass to the nighttime and the ways“: Balthazar à la Rockhal
De retour au Luxembourg après leur passage à l’Atelier en novembre 2021 pour promouvoir „Sand“, un nouvel album publié en pleine pandémie, rempli à ras bol de tubes aussi innombrables qu’efficaces, qui dirigeait leur rock indé vers encore plus de funk et de pop que sur le précédent „Fever“, qui nous faisait alors les qualifier d’Arctic Monkeys belges et qui donnait furieusement envie de sortir danser à un moment la loi nous l’interdisait, Balthazar a investi le Club de la Rockhal devant un public qu’on aurait aimé, au vu de la qualité du show, répondre un peu plus à l’appel.
Serait-ce dû à la flemme de ressortir après l’Usina, les Beatsteaks, les Black Keys et les innombrables concerts de la Fête de la musique ou à un trou budgétaire qu’aurait laissé la série de concerts estivaux parfois assez chers, surtout quand on y rajoute les consommations sur place, toujours est-il que le groupe flamand, dont c’était le premier concert en quatre mois, n’en a pas moins réussi, après quelques premiers titres lors desquels ils tâtaient le terrain, à encenser le club de la Rockhal.
Après un début de set qui puisait assez démocratiquement dans une discographie riche de cinq albums, le quintet nous gratifia du très beau „The Boatman“ de leur tout premier album „Applause“ (2011) avant d’enchaîner avec une deuxième moitié de set bien plus orientée sur leur récent album „Sand“ (2021), avec, tout d’abord, l’imparable „On A Roll“, dont le refrain paraît tout droit sorti d’un album de Portugal The Man, suivi d’une version un peu plus acoustique de „You Don’t Come Around“, qu’ils dédiaient précisément à une cousine du bassiste Simon Casier, cousine qui résiderait au Luxembourg, mais ne viendrait jamais à leurs concerts pour les trouver trop bruyants (sans vouloir chipoter, je ne lui conseille de ne jamais se perdre à une soirée Temple of Metal de la Rockhal).
Au-delà du très entraînant „Entertainment“ (de „Fever“) et de l’excellent „Blood Like Wine“ (à retrouver sur „Applause“), où le public chantait à tue-tête le final parfait („Raise your glass to the nighttime and the ways/To choose a mood and have it replaced“), le concert atteignait son apogée avec l’enchaînement impeccablement fluide de „Linger On“, aux connotations rock indé french touch qui n’aurait pas détonné sur un album de Metronomy ou Natas Loves You, du très sensuel et funky „I Want You“ et d’une version de „Fever“ d’une dizaine de minutes, le quintet transformant le titre-phare de leur album éponyme en jam dansante, n’hésitant pas, au bout d’un premier tiers de set peut-être un chouïa trop sage, à étirer leurs chansons, à les relier par des moments de transition fortement maîtrisés et à en mettre plein la vue, grâce notamment aux performances des deux chanteurs-guitaristes Marte Devoldere et Jinte Deprez.
Pour clôturer le concert, les Belges revinrent alors pour une version étincelante de „Bunker“, qu’ils firent suivre de leur hymne „Losers“, tellement efficace qu’on partait de la Rockhal en gardant encore en tête l’imparable mélodie.
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