Chroniques musicales / Rétro et brise de mer: les nouveautés de The Raveonettes et The Scimitars
Alors qu’un groupe reste accroché aux années 1950 et 1960, l’autre se laisse emporter par les vagues sur sa planche de surf: pour en savoir plus, cap sur les derniers albums de The Raveonettes et The Scimitars.
The Raveonettes – „The Raveonettes Sing …“
Il y a des groupes qui, de disque en disque, voyagent de décennie en décennie. The Raveonettes restent accrochés loin dans le temps, à cheval entre les années 1950 et 1960. Le tout cimenté par des coups de jus noise, des larsens tonitruants, comme des coups de griffes sur des mélodies sucrées. Et ces vocaux, réverbérés, qui se glissent dans le saccage massage. Parmi les groupes surgis depuis le début des années 2000, de Crocodiles à Liars (l’opus éponyme sorti en 2007) en passant par Big Pink („A Brief History Of Love“ en 2009), The Raveonettes sont, véritablement, les premiers descendants de Jesus And Mary Chain. Le son (texture et atmosphère) des Danois Sune Rose Wagner et Sharin Foo n’a pas bougé; leurs berceuses restent vénéneuses. Ce n’est pas du surplace, mais de l’homogénéité. Combien de groupes, aujourd’hui, possèdent un son aussi vite reconnaissable? The Raveonettes n’a jamais fait que du The Raveonettes. Sauf qu’aujourd’hui, le duo reprend d’autres groupes „en The“, des vieux groupes, The Shangri-Las, The Shirelles ou The Everly Brothers. Coups de coude ou clins d’œil, c’est comme si „The Raveonettes Sing“ permettait enfin d’y voir clair à propos de ses influences. Comme la patte du duo est identifiable, on peut s’amuser à reconnaître les originaux, tout en reconnaissant, dans un même mouvement, que c’est de la réappropriation originale. Et ce, y compris lorsque les relectures sont éthérées, dans le cadre de chansons qui, à la base, le sont déjà („Venus In Furs“ de Velvet Underground). Un exercice de style? Un hommage? Non: un nouvel album de The Raveonettes.
The Scimitars – „Desert Tales“
Quel est le genre musical le plus adapté à l’été? Le surf! Si la cold wave colle des frissons à l’hiver, alors la vague surf n’en est que plus rafraîchissante. En l’occurrence, celle de The Scimitars est à prendre comme un bon bol d’eau salée, autant qu’il faut s’y laisser prendre. Avec „Desert Tales“, le quintette américain (Ran Mosessco, Jonpaul Balak, Rogelio Corcolis, Pablo Baza et David Berner) mixe le surf donc, le rock stoner et … la musique orientale, dans ses grandes largeurs. En quelques pistes épileptiques, les Californiens – car, évidemment, ils sont Californiens – répandent contre vents et marées un blues du désert, sable chaud et rythmes effrénés, tous azimuts. Un morceau n’en chasse pas un autre, mais annonce le suivant, comme un écho plus qu’un mirage. Il n’y a ici pas de visite guidée, car il n’y a pas de texte, mais qu’importe, les images parlent d’elles-mêmes via les sonorités; les lignes de basses et les percussions répondent aux tambours à main darbuka, mais aussi à la batterie sarangi. Même le nom des chansons fait sourire, à l’instar de „Marquis de Saz“, qui se révèle être un drôle de calembour-fusion entre le Divin Marquis et l’instrument à corde du Moyen-Orient, bien sûr employé sur plusieurs morceaux. Jusqu’à ce que la dissonance sur „Into The Catacombs“ invite à la lévitation. Dans le paysage des sorties musicales de l’été, ce disque ressemble à une mer au milieu d’un désert.
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