A la recherche des origines de la „stratégie de la cravate“ des extrêmes droites : Tageblatt.lu

Leserforum / A la recherche des origines de la „stratégie de la cravate“ des extrêmes droites

Ce que l’on appelle en France la „stratégie de la cravate“ du Rassemblement national (RN) n’est pas nouveau et n’est pas non plus un phénomène purement français. C’est une stratégie qui a toujours existé dans les partis d’extrême droite d’inspiration fasciste dans le monde entier. Ces partis cherchent à dissimuler les aspects antidémocratiques, antihumanistes, autoritaires et racistes de leur idéologie à travers leur tenue vestimentaire, leurs bonnes manières et un certain respect de façade envers leurs adversaires politiques.

En France, les leaders du RN se présentent même aujourd’hui comme les meilleurs défenseurs de la démocratie et de la République, bien que l’idéologie qu’ils portent n’ait pas fondamentalement changé. Il s’agit toujours d’une idéologie de la préférence nationale, une idéologie qui vise à créer, par des méthodes autoritaires, une société inégalitaire et fermée, dans laquelle toutes les personnes ne jouiraient pas des mêmes droits. Donc, une forme de société qui ne serait pas compatible avec les droits humains universels et les valeurs fondamentales de l’Union européenne. En France, on dirait qu’elle ne serait pas en accord avec les valeurs de la République.

Pour se faire une idée de ce qui se passerait en France si les „gentils“ stratèges de la cravate accédaient au pouvoir, il suffit de regarder ce qui se passe dans les pays où leurs partis alliés sont au pouvoir, ou l’ont été, ou ce qu’ils envisagent de faire lorsqu’ils le seront (USA/Trump/MAGA/Project 2025).

Lors de l’élection des vice-présidents de l’Assemblée nationale le 20 juillet 2024, la stratégie de la cravate du RN a été d’aller jusqu’à voter en faveur des deux candidates du Nouveau Front populaire (NFP), issues du parti radical de gauche La France insoumise (LFI). Comme le RN n’a pas décroché de poste-clé au Parlement français à cause du „cordon sanitaire“ (c’est-à-dire que les députés des autres partis n’ont pas voté pour les candidates et candidats du RN), ses dirigeants peuvent maintenant continuer à se présenter devant leur électorat comme des victimes du soi-disant „système“. Sur les plateaux de télévision, ils peuvent prétendre être les seuls véritables défenseurs de la démocratie en France. Si un jour ils parvenaient à accéder au pouvoir et à conserver la majorité absolue à l’Assemblée nationale sur une longue période en modifiant la loi électorale, les moutons actuels se convertiraient rapidement en loups.

En complément historique, je désire partager avec les lecteurs les règles du „Gran Consiglio del Fascismo“ (Grand Conseil du fascisme), qui s’appliquaient à partir de juillet 1923 aux fascistes italiens vivant en dehors d’Italie. C’est-à-dire à une époque où le régime de Benito Mussolini comptait principalement sur la diaspora italienne, connue sous le nom de „colonies italiennes“, pour propager les idées fascistes à travers le monde. Ceci pour montrer qu’il n’y a en fait rien de neuf sous le soleil.