France / Barnier prépare son gouvernement, la gauche dénonce un „soutien“ du RN
Le nouveau premier ministre Michel Barnier a entamé hier ses consultations avec les dirigeants des partis représentés à l’Assemblée, en commençant par celui dont il est issu: la Droite républicaine, nouvelle appellation de LR. Il s’est également entretenu, dans la matinée, avec son prédécesseur, avant de déjeuner à l’Elysée avec le président Macron, puis de reprendre ses entretiens.
Michel Barnier est le premier ministre le plus âgé de la Ve République au moment de sa nomination, pour succéder à celui qui en était à ce jour le plus jeune, Gabriel Attal. A en juger par les tout premiers sondages et les „micro-trottoirs“ des médias audiovisuels, cet âge (73 ans depuis le 1er septembre) n’est finalement pas jugé comme un handicap. Au contraire, même, estiment certains: la France, après la tempête suscitée par Emmanuel Macron avec sa calamiteuse dissolution de l’Assemblée nationale, avait au contraire besoin, plutôt que d’un jeune énarque, d’un vieux sage, d’un monsieur à cravate et cheveux blancs. Acquis de surcroît, à en croire la réputation qu’il s’est forgée au cours d’une longue carrière politique, à la discussion plutôt qu’à l’invective, à la négociation plutôt qu’à l’excommunication.
Reste que son avenir immédiat ne s’annonce pas facile. A commencer par la constitution de son gouvernement, qui va le conduire à des pourparlers délicats sur son programme. Naturellement, il n’a aucune chance de séduire, et donc de pouvoir embaucher dans son équipe, même s’il en a aussi consulté certains représentants, des représentants des deux oppositions résolues à Macron.
Mais même le fait de rassembler quelques „pointures“ du centre et de la droite risque de se révéler complexe. C’est ainsi que les Républicains, tout en manifestant çà et là leur satisfaction de voir nommer l’un des leurs à Matignon, font savoir que leur éventuelle participation à son équipe dépendra de son programme – démarche qui a évidemment sa logique, mais qui n’est cependant pas très courante entre membres d’un même parti. Quant aux survivants du macronisme, leur méfiance n’est pas moindre, même si c’est „leur“ président qui a nommé ce premier ministre venu d’ailleurs, de préférence à plusieurs autres …
Urgences et motion de censure
Mais au-delà de ces préoccupations essentielles, Barnier va devoir s’attaquer très vite à plusieurs urgences gouvernementales. A commencer, outre plusieurs textes en suspens depuis deux ou trois mois du fait de la situation électorale, par la présentation d’un budget pour 2025, qui sera sa première épreuve parlementaire majeure, évidemment guettée par Bruxelles et la BCE, et une belle occasion, pour les oppositions, de déposer contre lui une motion de censure.
Motion dont le sort dépendra du vote des élus lepénistes, dont le groupe est le plus nombreux au Palais-Bourbon si l’on tient compte du fait que le NFP est, lui, une coalition de quatre groupes différents. La possible abstention du RN évoquée jusqu’à présent, au moins sous bénéfice d’inventaire, peut certes rassurer temporairement le premier ministre; mais elle lui vaut aussi une attaque massive martelée par ses adversaires. Voilà bien la preuve, disent-ils, que Macron, finalement, a préféré nommer à Matignon un homme compatible avec l’extrême droite plutôt qu’une personnalité qui, comme Lucie Castets, avait le soutien assuré de la gauche!
De ce point de vue, la nomination de Michel Barnier est venue donner un nouveau souffle aux organisateurs de la grande manifestation parisienne à laquelle un certain nombre de personnalités de gauche et d’extrême gauche, dont bien sûr toute La France insoumise, appellent ce samedi les Français. Pour „dénoncer la forfaiture“ du chef de l’Etat, qui a refusé d’appeler à Matignon un(e) représentant(e) de la coalition de gauche. Ce qui pouvait encore passer pour un procès d’intention s’est désormais confirmé dans les faits. La manifestation ne tranchera rien en elle-même; mais si elle est très impressionnante, ce sera tout de même une pierre de plus dans le jardin, déjà bien broussailleux, de celui qui a l’ambition d’y mettre un peu d’ordre, voire de lui donner un peu d’avenir.
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