France / Censure: l’abstention du PS devrait sauver le gouvernement

Le gouvernement sera de nouveau confronté à une motion de censure qui sera votée mercredi à l’Assemblée nationale
Le débat sur l’engagement de responsabilité du gouvernement en faveur de son projet de budget, qui avait été amendé et validé par la commission mixte paritaire Assemblée/Sénat, s’est ouvert hier après-midi au Palais-Bourbon dans un climat certes tendu, mais plus dépourvu de suspense qu’on ne s’y attendait encore ce week-end. Le PS avait en effet décidé de ne pas voter les motions de censure qui allaient inévitablement s’ensuivre; ce double scrutin aura lieu demain.
Le débat interne au groupe socialiste avant l’ouverture de la séance a été âpre, mais clairement conclusif; normalement, aucun des 66 députés du PS ne devrait voter la censure déposée par LFI, le PCF et les Verts. Et l’on pouvait s’attendre à une décision similaire s’agissant du second recours à l’article 49-3 prévu par le premier ministre, cette fois-ci sur le budget plus particulier de la Sécurité sociale.
Plusieurs raisons militaient, il est vrai, en faveur de cette décision du PS, notamment approuvée par l’ancien premier ministre socialiste Lionel Jospin, et la maire de Paris Anne Hidalgo. D’abord un certain sens des responsabilités, qui semble regagner dans ses rangs à mesure qu’il s’éloigne de la férule mélenchoniste: la France pouvait difficilement se passer et de budget et de gouvernement, si critiquables qu’apparaissent l’un et l’autre aux yeux des socialistes. Une impasse politique désormais absolue pouvait en outre mener à la démission d’Emmanuel Macron et donc à une nouvelle élection présidentielle à laquelle le parti, contrairement au camp mélenchoniste, ne s’estime pas prêt du tout.
A quoi s’ajoute le fait que tous les sondages d’opinion, y compris au sein de l’électorat socialiste, s’accordent à montrer que les électeurs commencent à trouver la crise bien longue et bien coûteuse pour la France, dont l’économie, entre autres conséquences, est quasiment en panne. Sans parler de l’élection municipale partielle qui a eu lieu dimanche dans une commune assez déshéritée de la banlieue parisienne, Villeneuve Saint-Georges, dont le député LFI, Louis Boyard, qui briguait aussi la mairie, a été sévèrement battue au second tour alors qu’il était arrivé largement en tête au premier, mais avec qui le reste de la gauche a refusé de s’allier du fait de la présence de supporters du Hamas sur sa liste.
Que va faire le RN?
La salve d’anathèmes qu’a aussitôt tirée contre ses ex-alliés le parti mélenchoniste, qui votera, lui, deux fois la censure mercredi, n’aura pas peu contribué à convaincre beaucoup d’entre eux qu’ils n’avaient décidément plus grand-chose à faire avec La France insoumise, et qu’il était temps pour eux de ne plus trembler devant les menaces que cette dernière faisait peser sur eux pour les prochaines municipales, en 2026 – ce qui est d’ailleurs une autre histoire.
Le PS, il est vrai, n’aura pas non plus brillé par l’élégance en indiquant que s’il se refusait à voter la censure cette fois-ci, il déposerait le moment venu sa propre motion, condamnant le premier ministre pour ses propos sur le „sentiment de submersion“ de beaucoup de Français face à l’immigration (voir Tageblatt du 30 janvier). Motion dont il sait bien qu’elle n’a aucune chance d’être approuvée majoritairement: on voit mal le Rassemblement national, dont les votes seraient indispensables pour renverser le gouvernement, la voter.
L’autre inconnue portait sur ce que serait le vote du Rassemblement national. Allait-il renouveler sa décision de censure, comme lors du scrutin qui avait coûté son poste à Michel Barnier, ou bien renouer avec l’abstention boudeuse, mais salvatrice, qui lui avait permis de traverser sa première grande épreuve parlementaire? Les avis, au sein du groupe lepéniste, étaient manifestement partagés; mais tout le monde y semblait tout de même résolu à suivre „comme un seul homme“ la décision qui serait celle de Marine Le Pen, et qui ne sera connue que juste avant le vote, ce mercredi.
Bayrou: „Une heure de vérité“
A la tribune de l’Assemblée, M. Bayrou a évoqué „une heure de vérité pour la France“. Poursuivant: „Aucun pays ne peut vivre sans budget, et le nôtre moins que tout autre!“ Et il a assuré que c’était „la première fois dans l’histoire de la Ve République que la France est sans budget au mois de février“. Avant de conclure: „Celui que nous vous présentons est-il est parfait? Non. Mais c’est un équilibre.“ Et le premier ministre a salué „les pas faits les uns vers les autres“ dans les négociations qui ont précédé, avant d’achever par cet exorde aux députés: „Nous sommes tous ensemble devant notre devoir. Si vous en décidez ainsi, dans les dix jours, la France aura ses budgets. Ce qui sera un signal de responsabilité et de stabilité adressé à nos concitoyens.“
Puis M. Bayrou a engagé formellement la responsabilité de son gouvernement sur ce projet de loi de finances, autrement dit de budget général de l’Etat, mais aussi sur un deuxième texte, fort important lui aussi puisqu’il concerne le financement de la Sécurité sociale. Lequel a fait l’objet d’un débat qui, a-t-il dit, „a eu cette année une histoire particulièrement difficile, complexe, tourmentée, mais qui aura été particulièrement fructueux“.
Rendez-vous demain après-midi, donc, pour en avoir le cœur net – mais François Bayrou devrait sauver sa mise, jusqu’à la prochaine alerte.
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