France / Dialogue sur le budget: Mélenchon s’enrage contre la gauche modérée
La concertation sur le projet de budget pour 2025 est-elle en train de porter un coup fatal à cette union électorale de la gauche qu’avait cherché (et, dans un premier temps, plutôt bien réussi) à incarner le Nouveau Front Populaire (NFP)?
Le NFP avait été constitué dans l’urgence, en vue des législatives de l’été dernier sous la houlette de Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise, et rassemblait, outre LFI, les socialistes, les communistes et les écologistes. On savait certes qu’en dépit d’un programme commun au demeurant assez vague, les foucades, les anathèmes et autres déclarations fracassantes de M. Mélenchon indisposaient de plus en plus ses trois partenaires, „tenus“ cependant par la perspective, électoralement redoutable, de se voir opposer des candidats LFI aux prochaines élections s’ils faisaient montre d’indiscipline. Divers incidents et prises de distances avaient déjà eu lieu ces derniers mois, mais sans conséquences significatives, prudence étant, comme dit le proverbe, mère de sûreté électorale en tout cas.
Cette fois-ci pourtant, un seuil de rupture semble atteint, d’autant plus que c’est le chef de LFI lui-même qui, plus vitupérant que jamais, le proclame. De quel crime de lèse-majesté se sont rendus coupables le PC, le PS et les Verts? D’avoir participé, mercredi soir, à une discussion, évidemment sans aucun engagement de leur part à ce stade, avec le nouveau ministre de l’Economie, Eric Lombard, et celle des Comptes publics, Amélie de Montchalin, sur la préparation d’un projet de loi de finances qui commence à faire cruellement défaut à la France; et, au-delà, sur plusieurs autres questions économiques.
Pire encore, aux yeux du „lider maximo“, comme on le surnomme, de La France Insoumise, qui n’aime décidément pas beaucoup les insoumis à ses propres directives, et qui avait évidemment décliné l’invitation: les participants à cette réunion n’en ont pas claqué la porte. Et si le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a souligné qu’il n’y avait „absolument rien de conclusif à ce stade“, un autre dirigeant socialiste, cité par l’AFP, tout en soulignant que les questions les plus clivantes ont été reportées, a tout de même jugé que la séance avait été „utile et constructive“, avec „les trois partis de gauche autour de la table et leurs positions bien alignées“.
Les Verts, de leur côté, sont également nuancés et même critiques, mais non catégoriques. „Il y a encore un sacré travail à faire pour ne pas aboutir à la censure, et l’abrogation de la réforme des retraites en est une condition nécessaire“, a ainsi déclaré leur cheffe de file, Marine Tondelier, ajoutant qu’elle „attend d’autres gestes forts du gouvernement concernant les services publics, l’industrie, l’école et la santé“. Quant au secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, il a confirmé qu’il avait mis l’accent lui aussi sur la réforme des retraites, „ou au moins la nécessité de trouver le moyen de suspendre la mesure d’âge“. Ajoutant: „Aujourd’hui, ce n’est pas oui, ce n’est pas non, c’est en discussion, la porte est entrebâillée.“
Le PS: „La gauche du tout ou rien, c’est la gauche du rien“
Il n’en aura pas fallu davantage pour que M. Mélenchon dénonce hier la „trahison“ de ses trois partenaires, parlant de „forfaiture d’un irrespect total pour notre alliance“. Pour lui, „la petite gauche traditionnelle n’a rien à offrir, et ses négociateurs sont juste ridicules de servilité“. LFI confirme ainsi – sans surprise – l’impossibilité, même pour le reste de la gauche de dialoguer avec elle, et son refus radical du débat démocratique.
Mais cette fois-ci, il lui a été vertement répondu. „La gauche du tout ou rien, c’est aujourd’hui la gauche du rien“, a ainsi proclamé Olivier Faure, assurant négocier avec le gouvernement „afin d’arracher des victoires pour les Français“. Et il n’a pas craint de mettre les points sur les i: „Ce n’est pas moi qui romps avec l’alliance du Nouveau Front populaire, c’est Jean-Luc Mélenchon“, a-t-il estimé, dénonçant „l’intransigeance“ et „l’obsession présidentielle“ du dirigeant de LFI. „Nous n’avons pas de majorité“, a-t-il rappelé, ce qui justifie à ses yeux „la recherche de compromis“.
On savait M. Mélenchon exaspéré, ces jours derniers, par les commémorations de différents attentats terroristes islamistes, à commencer par le massacre de Charlie Hebdo, et les hommages à la communauté juive de France que ces cérémonies auront comporté. Mais la violence méprisante de sa dernière „sortie“ contre la gauche républicaine aura tout de même abasourdi beaucoup d’observateurs et sans doute aussi de militants socialistes, communistes ou écologistes.
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