France / La „purge“ au sein de LFI suscite un certain malaise à gauche
Une première phase de la campagne pour les législatives des 30 juin et 7 juillet s’est achevée hier soir avec la clôture des déclarations de candidatures dans les 577 circonscriptions. Leur publication devrait permettre d’en dresser prochainement une analyse détaillée. Ce qui ne sera pas superflu après les derniers rebondissements ayant émaillé la mise au point des investitures dans les deux principaux camps face à face.
C’est, ce week-end, au sein du Nouveau Front populaire, ex-Nupes, que se sont manifestées les complications. Et plus particulièrement de La France Insoumise qui en a désormais clairement repris la tête, au grand dam des socialistes et des Verts modérés. Jean-Luc Mélenchon, profitant de l’occasion, s’est en effet lancé dans une „purge“ au sein de la direction politique du parti, en refusant la ré-investiture de députés sortants LFI connus, qui s’étaient rendus coupables de ce que l’une d’entre elles a appelé „un crime de lèse-Mélenchon“. En fait une critique du manque total de démocratie et de droit à la critique à l’intérieur d’un mouvement qui porte pourtant, en principe, les couleurs de l’insoumission!
Et cela tout en veillant au contraire à en protéger un autre, Adrien Quatennens, condamné il y a peu pour violences conjugales; ce qui a fait dire à la cheffe de file des Écologistes, Marine Tondelier: „Nous, nous réinvestissons tous nos sortants, sauf un qui s’est rendu coupable de ce même type de violences, tandis que Mélenchon fait exactement le contraire!“ M. Quatennens, hier matin, devant la bronca suscitée à gauche, a eu la sagesse de retirer finalement sa candidature. Les „excommuniés“ par le patron de LFI vont, eux, se représenter sans le drapeau mélenchoniste.
Cette double affaire aura en tout cas suscité, toute la fin de la semaine, un retentissement un peu inattendu dans une bonne partie de la gauche. Sans aller, certes, jusqu’à remettre en cause son union tactique pour les législatives, ni empêcher les manifestations de se multiplier contre le Rassemblement national: le ministère a décompté plus de 260.000 personnes dans les cortèges à Paris et en province, et le syndicat CGT en a revendiqué le double.
Le programme se précise
Mais tout de même, certains partenaires importants de La France Insoumise semblent, dans le même temps, avoir redécouvert brusquement la vraie nature de La France Insoumise et de son chef, après avoir voulu l’oublier le temps de conclure un partage des circonscriptions. Plusieurs d’entre eux expliquent d’ailleurs désormais à plus ou moins haute voix que les électeurs n’ont pas à s’inquiéter car Jean-Luc Mélenchon, en toute hypothèse, ne sera pas nommé à Matignon. Argument singulier, et, bien sûr, à double tranchant. La gauche modérée se flatte aussi d’avoir arraché à LFI, dans la rédaction du programme commun, une condamnation des „crimes du Hamas“, que certains mélenchonistes considèrent pourtant comme un „mouvement de résistance“.
Mais c’est évidemment sur le terrain économique et social que ce programme avance des propositions concrètes, dont le proche avenir dira si les électeurs les jugent applicables et réalistes, ou bien, au contraire, intenables et démagogiques. Ainsi d’une nouvelle augmentation immédiate du SMIC à 1.600 euros mensuels nets, l’indexation de tous les salaires sur l’inflation, ou le blocage des prix des denrées de première nécessité, comme l’alimentation ou l’énergie, dont les carburants.
Le financement de ces nouvelles dépenses, et de bien d’autres encore, serait assuré par une vague de nouveaux impôts, outre bien entendu le rétablissement de celui sur la fortune, et de nouvelles hausses de charges pour les entreprises. Ce qui a fait dire à l’ancien premier ministre socialiste Manuel Valls que l’ancien président Hollande – qui se représente dans son ancien fief corrézien sous les couleurs du nouveau Front populaire – „participe ainsi à un mensonge, à une alliance contre-nature“, notamment parce que „les solutions de la gauche aujourd’hui, c’est un formidable matraquage fiscal“.
Ciotti a fait annuler son exclusion des LR
Mais du côté des Républicains non plus, la situation n’a gagné ni en clarté, ni en prestige. Eric Ciotti a réussi à faire invalider par le tribunal d’instance qu’il avait saisi la décision du bureau national de LR non seulement de le destituer de sa fonction, mais même de l’exclure du parti. Etant entendu que le fond de la question politique n’est aucunement tranché par cette décision.
Et il continue d’assurer, soutenu en cela par le président du RN Jordan Bardella, que les députés républicains sortants se rallieront massivement à sa stratégie d’alliance avec l’extrême droite, en dépit des protestations qui continuent de se multiplier. Il semble acquis toutefois que Ciotti n’aura pas, de toute façon, la maîtrise des finances du parti ni le pouvoir d’en choisir les candidats, fonctions exercées respectivement par son trésorier et par sa commission des investitures.
Plus la gauche développe son programme économique, plus les dirigeants lepénistes, quant à eux, s’emploient à rassurer le patronat sur les conséquences qu’auraient pour lui leur arrivée au pouvoir. Et à lui faire oublier certaines diatribes du RN passablement démagogiques contre „les superprofits“, à l’époque toute récente encore où il s’agissait de ne pas laisser aux communistes, socialistes ou mélenchonistes le monopole du discours populiste contre „les riches“. Il est vrai qu’aujourd’hui, la virulence économique et sociale de certains orateurs du nouveau Front populaire facilite sans doute cette opération-séduction du RN en direction des „capitalistes“.
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