/ La victoire lepéniste ne gêne pas forcément la stratégie de Macron
La publication des résultats définitifs du scrutin européen de dimanche confirme les enseignements que l’on pouvait en tirer dès samedi soir, mais en les nuançant: l’avance des lepénistes sur les macronistes n’est finalement que de 0,9%, tandis que les Verts voient au contraire progresser leur score électoral à 13,5%. Il reste maintenant aux état-majors politiques à en tirer les enseignements.
De notre correspondant Bernard Brigouleix, Paris
A commencer, bien sûr, par l’Elysée. Le président Macron, même si ses amis ne sont finalement devancés par ceux de Marine Le Pen que d’à peine un point, a perdu le pari qu’il avait eu l’imprudence d’instaurer en transformant le scrutin en une sorte de plébiscite sur sa personne et son action. Pour autant, a-t-il aussi perdu ses marges d’action? Devrait-il changer de stratégie et renoncer à un face-à-face savamment entretenu avec les nationalistes du Rassemblement national, au motif que ces derniers ont (légèrement) gagné?
Rien n’est moins sûr. Car les élections de dimanche, en consacrant l’effondrement – annoncé – de la gauche modérée, et en affichant celui, moins prévu (en tout cas à ce point) de la droite „républicaine“, ont aussi confirmé que, deux ans après cette élection présidentielle du printemps 2017 qui avait vu au second tour son triomphe sur Marine Le Pen, c’est encore lui qui est perçu comme le seul vrai barrage contre l’extrême droite.
Et, au-delà, comme le chef de file d’une force politique de centre droit sensiblement plus pérenne qu’on ne s’y attendait, bien qu’il émerge tout juste de six mois d’une crise sociale lourde et agitée. On avait pourtant dit, en 1997, que sa victoire devait beaucoup à la conjonction de deux facteurs exceptionnels: à gauche,
François Hollande, miné par son bilan et les divisions de sa famille politique, n’avait pas osé briguer un second mandat; et à droite, François Fillon avait ruiné ses propres chances, d’abord très grandes, en se noyant dans des „affaires“ qui lui valent, depuis, des démêlés avec la justice.
„Troisième tour“
La victoire de l’outsider Macron apparaissait donc comme le produit, certes „bien vendu“, d’une occasion saisie et d’une campagne réussie, mais pas comme le signe d’un changement durable du paysage politique. De sorte que ce qui est aujourd’hui ressenti par beaucoup comme „la première défaite politique de Macron depuis son élection à l’Elysée“ peut en réalité le pousser à poursuivre sa stratégie de face-à-face avec Marine Le Pen et ses amis. Ceux-ci peuvent bien avoir remporté ce „troisième tour de la présidentielle“, comme d’aucuns l’ont présenté: ce qui comptera le moment venu, c’est une autre élection, à deux tours cette fois-ci, et où, pour le deuxième, son adversaire d’extrême droite semble décidément n’avoir aucune chance de l’emporter. Certaines voix macronistes, dès hier, ont au demeurant enfoncé le clou, sur le thème: „Nous sommes un peu déçus, bien sûr, mais enfin la majorité présidentielle se trouve confirmée et confortée par ces élections européennes.“
Majorité, c’est cependant vite dit: celle-ci ne regroupe, à en croire le scrutin de dimanche, qu’un peu plus d’un Français sur cinq. Mais aussi longtemps que l’opposition, ou plutôt les oppositions, rassemblant sur le papier trois quarts de l’opinion, seront aussi radicalement divisées entre elles, opposées de surcroît au RN, et en forte perte de vitesse, le pouvoir pourrait bien avoir les coudées plus franches que ne le laisseraient croire les résultats d’avant-hier. Car dans trois autres états-majors, ces résultats ne peuvent qu’inciter à l’autocritique, voire à la crise interne, en tout cas à la remise en cause radicale de la ligne suivie jusqu’ici: Les Républicains, le PS, et La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
Les premiers, tombés avec un maigre 8,5% – coup de tonnerre que les sondeurs n’avaient pas du tout vu venir – au plus bas niveau de l’histoire de la droite modérée sous la Ve République, pourront-ils échapper à la remise en cause de leur „grand patron“ Laurent Wauquiez, dont Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France et ancienne ministre, disait hier qu’à sa place, elle démissionnerait? Les voici en tout cas coincés plus que jamais entre les macronistes, qui captent leurs éléments les plus modérés, et les lepénistes qui, plus ou moins „dédiabolisés“, attirent les plus nationalistes et eurosceptiques. De sorte que chez les Républicains, le mot de „refondation“ est désormais sur toutes les lèvres comme une clé de leur survie.
Que vont faire les Verts de leur succès?
Le PS, à environ 6,3%, confirme de son côté qu’il ne parvient pas à émerger du fossé où l’ont successivement précipité le règne de François Hollande, son forfait pour la présidentielle, puis la calamiteuse performance de son candidat Benoît Hamon en 2017. Quel peut être son avenir face à Macron? Ce ne sont pas, il est vrai, les mélenchonistes de La France insoumise qui, avec un score comparable, risquent de lui faire beaucoup de concurrence: ce n’est guère que le tiers du résultat obtenu à la présidentielle d’il y a deux ans par leur fondateur et chef de file.
Restent les Verts, seuls vrais triomphateurs, au fond, et de surcroît inattendus, de ce scrutin européen, avec 13,5% des voix. Que veulent-ils, et peuvent-ils, faire de leur victoire? Ils avaient déjà triomphé en 2009, et plus largement encore, avec 16,3% des voix (et même près de 20 en ajoutant les voix d’une liste dissidente); or il ne s’est rien passé de significatif après, ni en France ni même au PE. Mais cette fois-ci, la poussée écologiste est, plus largement, européenne …
Les macronistes leur tendent déjà les bras; mais le chef de file des Verts, Yannick Jadot, ne
semble pas courir après un poste au gouvernement: son rêve est plutôt de bâtir, en s’appuyant notamment sur le milieu associatif, une „alternative écologiste“ aux politiques traditionnelles de la droite, de la gauche … et du macronisme au pouvoir.
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Macron est un Européen pur sang et c’est aussi le cas pour la majorité des français. Son premier croche-patte était d’ignorer la situation des classes inférieures,les chômeurs,les familles etc. Il aurait pu éviter les gilets jaunes en réduisant le coût de la vie .Le Pen et son conseiller Poutine ne sont pas un danger pour Macron et les Wilders ,Farrage & Co font bon ménage avec elle.