France / L’antisémitisme est devenu un des thèmes de la campagne législative
La question de l’antisémitisme est en train de prendre dans la campagne pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet une place à laquelle on ne s’attendait guère jusqu’à ces dernières semaines. Même si les attaques contre la communauté juive de l’Hexagone s’étaient déjà multipliées depuis le pogrom géant lancé par le Hamas le 7 octobre dernier.
Un terrible fait divers est encore venu, mercredi soir, alourdir le climat, avec le viol multiple perpétré dans une cité de Courbevoie, dans la banlieue parisienne, par trois jeunes adolescents contre une fillette juive de douze ans, battue, rackettée, injuriée et menacée d’être brûlée vive parce que juive. Les auteurs ont pu être identifiés et interpellés rapidement grâce, notamment, aux caméras de surveillance, et l’un d’eux a notamment expliqué son geste par le fait qu’elle avait caché qu’elle était „une sale juive“ et qu’elle avait „mal parlé des Palestiniens“. Pour faire bonne mesure, les jeunes violeurs ont filmé les sévices sexuels en tous genres qu’ils infligeaient à leur victime, en la menaçant de diffuser leur vidéo.
Cette affaire a suscité une immense émotion, non pas seulement dans la communauté juive mais dans toutes les catégories de la population, et de nombreuses manifestations de protestation se sont spontanément organisées dans différentes grandes villes de France, dont bien entendu la capitale. La classe politique s’est elle aussi indignée; et toutes étiquettes confondues, pour une fois.
Même Jean-Luc Mélenchon, qui a souvent laissé sans réagir les déclarations antisémites de certains de ses affidés, y compris parfois parmi ceux qu’il a investis pour les législatives, et avait récemment assuré que l’antisémitisme était „résiduel“ dans la France d’aujourd’hui (alors que les actes de cette nature ont plus que triplé en six mois), s’est senti obligé de se dire „horrifié par ce viol“. Un viol dans lequel il a surtout vu l’effet, il est vrai, du „conditionnement des comportements masculins criminels dès le jeune âge“, ce qui lui a valu une vive réplique du ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, lequel ne saurait passer pour un homme de droite.
A fronts renversés
„Vous n’avez pas de figure“, a déclaré le garde des Sceaux, „vos propos récurrents alimentent la haine qui mène au pire. Non, l’antisémitisme n’est pas résiduel! Honte à ceux qui pactisent avec vous pour sauver leur gamelle“, a-t-il conclu. Par référence, bien sûr, à la gauche „républicaine“ qui, bien que se situant, elle, aux antipodes de l’antisémitisme, n’a pas craint de conclure une alliance tactique avec La France Insoumise, laquelle y a au contraire volontiers recours dans sa propagande.
C’est en fait la première fois depuis les législatives de 1936 que la question de l’antisémitisme se trouve, si ce n’est au cœur de la campagne, du moins parmi ses principaux thèmes. Mais c’est, cette fois-ci, à fronts renversés: à l’époque, la gauche – unie dans ce qui s’appelait déjà le „Front populaire“ – combattait l’antisémitisme des ligues de l’extrême droite.
Alors qu’aujourd’hui, face à un partenariat électoral que beaucoup d’électeurs risquent de juger imprudent, et qui choque même nombre d’alliés du mouvement mélenchoniste, c’est la droite modérée qui assume ce rôle, contre une partie de LFI. Outre, bien entendu, le Rassemblement national qui s’est rué sur cette trop belle occasion d’achever sa „dédiabolisation“ en se rangeant ostensiblement dans le camp des antiracistes. Fût-ce, bien entendu, à d’autres fins aussi …
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