France / Mélenchon menace Macron de „ destitution“, la gauche regimbe
Alors qu’Emmanuel Macron s’apprête à recevoir à l’Elysée, à partir de jeudi, les dirigeants des partis politiques et des groupe parlementaires, pour tenter de trouver une issue à cette crise gouvernementale qui s’éternise, une nouvelle initiative solitaire de Jean-Luc Mélenchon vient à nouveau semer la division à gauche.
Le chef de La France Insoumise menace en effet le président de la République de lancer contre lui une procédure de destitution s’il ne nomme pas tout de suite à Matignon Mme Lucie Castets, qu’à choisie le Nouveau Front populaire pour cette fonction. Les autres partis du NFP – PCF, Verts et surtout PS – se sont aussitôt insurgés contre une telle manœuvre, pour trois raisons:
La première est que, pour regrettable que soit la lenteur mise par le chef de l’Etat, à la faveur des Jeux olympiques notamment, pour désigner un nouveau premier ministre, c’est à lui seul que revient constitutionnellement cette tâche. Sans doute serait-il bien avisé de ne pas tergiverser davantage, même si la personnalité qu’il désignera risque fort, quelle que soit son étiquette politique, de voir son gouvernement renversé aussitôt ou presque, faute de majorité. Mais ce n’est pas à M. Mélenchon, ni d’ailleurs à qui que ce soit d’autre, de lui imposer un nom : la décision revient au président, et sa contestation possible au Parlement (dont le colérique „patron“ de LFI ne fait d’ailleurs même pas partie).
En second lieu, une telle démarche serait très probablement vouée à l’échec : elle supposerait en effet, pour que le locataire de l’Elysée soit traduit en Haute-Cour pour „forfaiture“, un vote préalable de chacune des deux assemblées parlementaires à la majorité des deux tiers, issue improbable au Palais-Bourbon et impensable au Sénat, lequel devrait ensuite, s’étant mué en tribunal, le condamner à la destitution sous un délai d’un mois, et à cette même majorité.
Concertation avec les partis à l’Elysée
Enfin, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent au sein de la gauche non-extrémiste pour demander que les „partis de gouvernement“ qui la composent prennent enfin leur autonomie par rapport à la gestion ultra-autoritaire, et bien souvent solitaire, que prétend exercer M. Mélenchon sur le reste du NFP. Raphaël Glucksmann, qui avait obtenu un brillant score à la tête de la liste socialiste aux élections européennes, mais était resté depuis dans un silence prudent, n’a pas mâché des mots ces jours-ci dans un entretien au Point, en affirmant que la gauche ne devait surtout plus se fier „ni à Jupiter, ni à Robespierre“ (autrement dit ni à Macron ni à Mélenchon), et „tourner la page de la radicalité“ de ce dernier.
En fait, le sentiment général chez communistes, les socialistes et les écologistes, et qui commence même à se faire jour, off the record, chez un certain nombre de personnalités jadis mélenchonistes, est que le leader de LFI ne pense déjà plus qu’à la présidentielle de 2027, qu’il est prêt à tout pour faire figure d’opposant unique et incontournable à Macron, et n’a aucune envie, d’ici là, de voir la gauche exercer le pouvoir en cohabitation avec l’actuel chef de l’Etat. Surtout dans une configuration où elle serait, tout comme le serait le bloc central même renforcé par la droite modérée, ou le Rassemblement national dans sa solitude, en situation très minoritaire.
En attendant, Emmanuel Macron va donc recevoir, à partir de vendredi matin, les dirigeants de la gauche à l’Elysée. Lesquels seront d’ailleurs accompagnés de Lucie Castets, qu’ils veulent voir nommée à Matignon même si l’hypothèse semble perdre en crédibilité aux yeux de nombre d’entre eux. Dans son communiqué, l’Elysée a indiqué que les Français „ont exprimé lors des élections législatives de juillet une volonté de changement et de large rassemblement“, et espéré que ces rendez-vous présidentiels vont permettre de „continuer à avancer vers la constitution d’une majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays“.
Va-t-on enfin voir la fin du tunnel, au risque qu’elle se révèle provisoire ? Toujours est-il que la nomination d’un premier ministre devrait normalement intervenir dans le prolongement de ces consultations, qui se prolongeront jusqu’à lundi, jour où seront reçus les dirigeants du RN, Marine Le Pen et Jordan Bardella, ainsi que leur allié venu des Républicains Eric Ciotti.
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