Au vu de ce qui se passe actuellement au Gaza et au vu de ce que doivent subir près de 2 millions d’êtres humains encastrés et entassés sur quelques kilomètres carrés, affamés, assoiffés, démunis de soins médicaux, sans abri, persécutés, meurtris et bombardés sans discernement, au vu des plusieurs milliers de morts, on ne peut plus simplement parler d’une crise „humanitaire“. Certes, c’en est une, mais c’est surtout une crise d’humanisme. On dirait que l’humanité s’éloigne définitivement de l’humanisme. Il s’agit d’une véritable crise humaine et existentielle, d’un désastre meurtrier touchant un peuple entier. A d’autres occasions dans l’Histoire et dans d’autres circonstances, il était question de génocides. Et à nouveau, nous assistons à un génocide. Peu importe le contexte. Quand il s’agit de vies humaines meurtries, qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes, il ne sied pas de discuter de contexte. Une barbarie n’en légitime aucunement une autre. Sacrifier et tuer des vies humaines, civiles et sans défense, est toujours du meurtre. Et le meurtre d’Israéliens par le Hamas ne justifie aucunement le meurtre de Palestiniens par l’Etat israélien, qui est en train d’en commettre 20 fois plus.

Assister aux meurtres d’êtres humains innocents et tolérer ces meurtres sans crier gare, sans condamner et sanctionner les malfaiteurs, est criminel. Se taire et vouloir garder une neutralité envers des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, commis dans l’irrespect du droit international et du droit humanitaire, revient à de la complicité avec ces crimes. Le gouvernement israélien, en grande partie d’extrême-droite, ultrareligieux et raciste de Netanyahu, a entamé une campagne punitive contre le Hamas. Or, depuis le début des opérations, cette campagne punitive et de vengeance est devenue collective et elle fait avant tout des victimes parmi la population civile palestinienne non armée. Un bombardement à large spectre sans discernement tue certes des terroristes, mais aussi des innocents en très grand nombre. Et la notion de „dommages collatéraux“ qui est adoptée en rapport avec des vies humaines ainsi sacrifiées est effrayante, terrifique, barbaresque. Désigner ces victimes humaines de „dommages collatéraux“ est du cynisme. C’est du crime contre l’humanité.

Dans de nombreux pays, sur différents continents, de centaines de milliers de personnes s’indignent contre la politique et la barbarie du régime Netanyahu. Critiquer la politique du gouvernement israélien envers les Gazouïs n’est pas de l’antisémitisme ni de l’antijudaïsme, condamnables comme toute autre forme de racisme. D’ailleurs des centaines de milliers de juifs (orthodoxes et laïques) à travers le monde s’insurgent et critiquent la politique d’Israël envers les Palestiniens, en scandant „Not in our name“ ou „Let Gaza live“ ou „Cease-fire now“. Ils réclament de la justice pour le peuple palestinien. Et qu’en est-il des politiciens de l’Union européenne? Et des grandes nations? Qu’en est-il de nos médias? A quelques exceptions près, ils ne condamnent et ne sanctionnent pas de façon conséquente et convaincante comme dans d’autres cas. Au nom d’une prétendue „neutralité“ face à ces crimes.

Deux poids, deux mesures. Mais ce qui est à déplorer aussi dans cette guerre, c’est le fait que des espoirs meurent. Cette guerre féconde davantage la terre nourricière propice à l’extrémisme, au fanatisme, à la haine et à la terreur des deux côtés, au lieu de la tarir. Alors que des deux côtés, beaucoup de gens, Israéliens et Palestiniens, aspirent à la paix et à l’amitié. Mais la terreur du Hamas et la terreur du gouvernement de Netanyahu (comme celui de Sharon avant lui) effacent et détruisent tous ces espoirs. A quand une solution à deux Etats? Déjà envisagée dans le passé, puis rejetée et écartée. Car la solution à un seul Etat (d’Apartheid) serait actuellement vouée à l’échec dès le départ, au vu des animosités réciproques. Il est grand temps que tous les politiciens au monde s’indignent, interviennent et s’engagent de façon conséquente, convaincante et concluante en faveur d’une paix durable pour les deux peuples.

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